Eglise protestante vaudoise: La réorganisation des RH suscite de nouvelles tensions
142 pasteurs et collaborateurs laïcs de l’Église évangélique réformée vaudoise (EERV) ont signé une pétition intitulée «Pour rétablir la confiance» , indique le quotidien vaudois 24 Heures, le 30 mars 2019. En cause: une réorganisation à la tête des ressources humaines.
Les signataires, qui représentent près de la moitié du personnel de l’EERV, ont remis cette pétition au Conseil synodal, l’Exécutif de l’Eglise, le 18 mars dernier.
A l’occasion du dernier synode de l’EERV, les 8 et 9 mars derniers, l’Exécutif annonçait vouloir retirer certaines de ses fonctions au responsable de l’Office des ressources humaines en vue d’engager un professionnel des RH. Le texte de la pétition demande de revenir sur cette décision.
«Nous demandons que le Conseil synodal renonce à retirer la fonction de responsable de l’Office des ressources humaines» à l’actuel responsable, «et donc sursoit également à l’engagement d’une personne issue du monde RH. Nous désirons ardemment que la question de l’avenir de l’Office des ressources humaines soit traitée par le prochain Conseil synodal (2019-2024)», stipule le texte de la pétition.
Kevin Bonzon résume le malaise: «L’Église n’est pas une entreprise. Il sera très compliqué de nous adresser à une personne qui ne connaît pas le métier que nous faisons», affirme le pasteur de Nyon au quotidien 24 Heures.
Crise de gouvernance
Xavier Paillard, président du Conseil synodal, plaide quant à lui pour davantage de professionnalisme et une meilleure répartition des tâches. Il est convenu que l’actuel responsable des ressources humaines reste en charge de l’accompagnement des pasteurs dans leur ministère, mais doive céder ses responsabilités dans la gestion administrative, financière et juridique des RH.
Le Conseil synodal indique qu’il proposera une rencontre aux 142 pétitionnaires d’ici à la fin du mois d’avril.
Au-delà de la réorganisation des ressources humaines, cette nouvelle fronde s’inscrit dans une profonde crise de gouvernance de l’EERV, analyse 24 Heures, avec en ligne de mire le style jugé autoritaire du Conseil synodal. Elle émerge au terme d’une législature particulièrement difficile, marquée par une série de licenciements qui ont ébranlé l’EERV. Cinq des sept membres du Conseil synodal ont annoncé qu’ils ne se représenteront pas pour la législature 2019-2014. (cath.ch/24heures/pp)