Fribourg: Edition de mars du magazine Universitas

Egalité des chances Sind wir bereit dafür ?

Fribourg, 5 avril 2011 (Apic) La notion d’égalité des chances fluctue dans le temps et dans l’espace. Elle dépend du point de vue de l’observateur et des attentes que l’on place en elle. Tel est le constat que dresse l’édition de mars de la revue bilingue de l’université de Fribourg Universitas. Au travers d’une vingtaine d’articles le magazine aborde aussi bien l’égalité homme-femme que la réussite scolaire, le handicap, le racisme, ou la misogynie dans l’Eglise catholique.

A côté des sociologues, des pédagogues ou des philosophes, les théologiens et les moralistes apportent diverses contributions intéressantes à ce numéro.

Max Küchler, professeur au Département d’études bibliques, s’interroge sur la disparition de la femme dans la Bible et chez les chrétiens. Même si dans la Bible les femmes occupent une place importante et sont considérées sur le plan théologique comme des êtres conçus à l’image de Dieu au même titre que les hommes (Ge 1,2), elles sont souvent l’objet de soumission et d’oppression. Les problèmes ont commencé lorsque les femmes se sont emparées de la parole comme des créatures actives, attractives et provocantes. Mais en renforçant ce rôle elles se sont mises en danger. L’Ancien Testament montre à quel point le comportement «déplacé» des femmes a été réprimé. La place de la femme est à la maison, dans le silence et son salut se trouve dans l’enfantement, analyse le prof. Küchler.

En écho à cette réflexion, Véronique Gay Crosier Lemaire, assistante à la chaire de théologie morale et d’éthique sociale, développe la position actuelle de l’Eglise et le dilemme entre spécificité maternelle et rôle social. Que la femme «soit contrainte d’abandonner ses tâches pour prendre un emploi rétribué hors de chez elle n’est pas juste du point de vue du bien de la société si cela contredit ou rend difficile les buts premiers de la mission maternelle», écrit ainsi le pape Jean Paul II dans l’encyclique «Laborem Exercens en 1981.

Et si Dieu était une femme ?

Et si Dieu était une femme ? C’est sur cette question que Sylvia Hodeck, assistante à la chaire de théologie pastorale alémanique, apporte son éclairage. Quelle est la pertinence de la question du genre lorsqu’il s’agit de Dieu ? Pour l’auteure, une image féminine de Dieu aurait une implication sur la conscience de soi des femmes. Face notamment à la violence des hommes la femme reste «seule» lorsqu’elle a une perception masculine de Dieu. De même au plan social, cette conception masculine soutient les structures patriarcales. La représentation féminine de Dieu doit néanmoins être utilisée avec prudence, sous peine de reproduire les stéréotypes de genre au lieu de les briser.

Outre la question homme femme, l’égalité des chances concerne aussi le domaine de l’éducation. Ce principe peut-il être contreproductif ? Pour Tania Ogay, professeur associée au Département des sciences de l’éducation, en voulant traiter les enfants d’une manière absolument égale, les enseignants ne font qu’accroître les écarts qui existent déjà avant l’entrée dans le milieu scolaire. Pour l’auteur, il faudrait plutôt parler d’égalisation des chances pour obtenir une égalité des acquis en fin de scolarité, afin que les élèves quelle que soit leur origine sociale ou culturelle quittent l’école obligatoire avec les ressources nécessaires pour accomplir leur chemin dans la vie d’adulte.

A retenir aussi le reportage photographique de Pierre-Yves Massot sur les requérants d’asile qui illustre ce numéro. Le magazine peut être téléchargé sous http://www.unifr.ch/scm/fr/publications/UF/#1 (apic/mp)

7 avril 2011 | 09:37
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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