Economie: le Père Guerrero démissionne pour raisons de santé
Le pape François a accepté la démission du Père Juan Antonio Guerrero, préfet du secrétariat pour l’Économie depuis janvier 2020, annonce le Bureau de presse du Saint-Siège le 30 novembre 2022. Le jésuite espagnol de 63 ans, renonce pour des «motifs personnels liés à sa santé». Il est remplacé par l’actuel numéro 2 du secrétariat, le laïc Maximino Caballero Ledo.
Le communiqué souligne que le Saint-Siège rend hommage au «dévouement» montré par le prêtre espagnol, considérant qu’il «a réussi à remettre de l’ordre dans l’économie» du petit État et que son «travail important et exigeant» a «porté beaucoup de fruits». Le pape François en personne «l’assure de ses prières», précise encore le communiqué, une marque d’attention inhabituelle.
Dans une lettre envoyée aux employés du secrétariat pour l’Économie et publiée en partie par Vatican News, le préfet explique avoir subi une opération chirurgicale au cours de l’année qui a impliqué un traitement dont les effets secondaires rendent «particulièrement difficile» son travail. Il dit sa tristesse de les quitter mais la satisfaction d’avoir contribué à de «réels progrès» dans la réforme économique du Vatican demandée par le pape François.
L’héritier de la réforme portée par le cardinal Pell
En 2020, le père Guerrero avait hérité de la lourde tâche de prendre la suite du cardinal George Pell, qui avait démissionné en février 2019 pour assurer sa défense en Australie dans un procès dans lequel il était accusé d’abus sur mineurs. Le cardinal australien, considéré par le pape comme un «génie» en matière d’administration économique, a été le premier préfet du secrétariat, créé en 2014 pour superviser l’économie de la Curie romaine, mais aussi pour porter sa réforme.
Le cardinal Pell a salué à plusieurs reprises le travail de son successeur, qui a porté à terme le volet économique de la réforme constitutionnelle de la Curie. Celle-ci a été avalisée par la nouvelle Constitution apostolique Praedicate Evangelium, entrée en vigueur en juin dernier.
Juan Antonio Guerrero a aussi affronté les difficultés financières rencontrées par le Vatican, aggravées par la pandémie, et adopté des mesures d’austérité, avec notamment une baisse des hauts salaires des employés du Vatican. On lui doit aussi l’adoption par le pape de décrets sur la régulation des marchés publics, la centralisation des investissements, le renforcement des mesures anti-corruption et l’établissement d’une direction des ressources humaines.
Il a par ailleurs eu le souci de communiquer régulièrement. C’est à lui qu’on doit la publication d’un bilan et budget consolidés des finances du Saint-Siège dès son arrivée en 2020, une pratique amenée à perdurer.
Remplacé par son ami d’enfance
Né à Mérida (Espagne) en 1959, le Père Guerrero a été ordonné prêtre en 1992. Après avoir étudié en Espagne, au Brésil, en France et aux États-Unis – obtenant des diplômes en économie (1986), philosophie (1993) et théologie (1994) – le jésuite est finalement nommé provincial de Castille (Espagne) en 2008. Six ans plus tard, il est envoyé au Mozambique où il a exercé les fonctions d’économe et de coordinateur de projets pour la Compagnie de Jésus.
Juan Antonio Guerrero est remplacé par son ami d’enfance à Mérida, le laïc espagnol Maximino Caballero Ledo, 63 ans comme lui, et père de deux enfants, qui était jusqu’alors secrétaire du secrétariat pour l’Économie. En août 2020, le père Guerrero l’avait en effet convaincu de quitter un poste à haute responsabilité qu’il occupait aux États-Unis, chez Baxter Healthcare Inc, pour venir le seconder.
Maximino Caballero Ledo devient le premier laïc à prendre la tête de ce bureau. Il est un des rares laïcs à diriger une entité du Saint-Siège, comme Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la Communication, Jean-Baptiste de Franssu, président de l’IOR, Alessandro Cassinis-Righini, auditeur général et Alessandro Diddi, promoteur de justice. (cath.ch/imedia/cd/bh)