Le premier portrait peint de Nicolas de Flüe interpelle les écoliers de Martigny (Maurice Page)
Suisse

Les écoliers d'Obwald, ambassadeurs de Nicolas de Flüe en Valais

Des élèves du canton d’Obwald se sont rendus le 9 novembre 2017 à l’école primaire de Martigny, pour présenter à leurs camarades du Valais le personnage de Nicolas de Flüe, le patron de la Suisse dont on célèbre cette année le 600e anniversaire de la naissance. Après un franc succès en Suisse alémanique, ce projet pédagogique original est arrivé en Suisse romande.

«Il a l’air gentil.» «Il est vieux.» «Il prie parce qu’il a un chapelet.» Les premières impressions des enfants de l’école primaire de Martigny à la vue du portrait de Nicolas de Flüe sont éloquentes. Leurs camarades du collège de Sarnen, venus d’Obwald pour leur parler du patron de la Suisse, écoutent attentivement.

L’ambiance dans la classe de 7e harmos de Martigny est particulière cet après-midi. Les enseignants ont cédé leur place à des jeunes venus de Suisse centrale pour raconter la vie et l’œuvre de Frère Nicolas né il y a 600 ans. Pour montrer que l’ermite du Ranft a encore quelque chose à dire aux générations actuelles. Nina, Sara Lara et Stefan, du cycle d’orientation de Sarnen, font face à un double, exercice: présenter Nicolas de Flue et le faire en français. Ils commencent le nez dans leurs fiches, mais très vite l’ambiance se détend. Il faut dire que leurs outils pédagogiques sont bien rodés. S’ils viennent pour la première fois en Suisse romande, ils ont déjà animé de nombreux cours dans une centaine de classes de 13 cantons alémaniques.

Stefan et Sara sont venus du collège de Sarnen pour parler de Nicolas de Flüe dans une classe de Martigny (Maurice Page)

«Il a l’air sympa!»

La haute figure de Frère Nicolas dans son premier portrait peint intrigue les enfants valaisans avec sa longue barbe, sa bure, ses pieds nus, son chapelet. Ce personnage, qu’aucun ne dit connaître, a l’air sympa, sérieux, pauvre, religieux. Avec des mots justes, ils décrivent l’ermite du Ranft.

Pour raconter l’histoire de sa vie, les jeunes d’Obwald ont tourné un film sur des divers lieux où le saint a vécu. Sa maison natale, sa maison familiale au Flüeli et son ermitage du Ranft. Réalisé en allemand, le film est doublé en direct en français.

Remettre en ordre les épisodes de la vie de Frère Nicolas n’est pas si simple (Maurice Page)

Remettre dans l’ordre la vie de Nicolas à l’aide d’un jeu de domino est le prochain exercice réalisé en groupe de trois. Pas aussi simple qu’il n’y parait. Il faut mettre en correspondance des images avec des épisodes de la biographie du saint: l’enfance et la jeunesse, le mariage avec Dorothée, la famille, l’activité publique, la retraite au Ranft.

A la veille d’une guerre civile

Pour l’étape suivante, les jeunes alémaniques rejouent la diète de Stans. Revêtus de leurs costumes ils racontent l’histoire de ce conflit entre les cantons suisses qui faillit tourner à la guerre civile. Le représentant du canton de Berne méprise et menace les cantons primitifs qui refusent d’élargir la confédération aux villes de Fribourg et Soleure. Au moment où chacun veut quitter brutalement la table des négociation, le curé Heini am Grund apporte le message de Frère Nicolas. Après un conciliabule la paix est retrouvée et le convenant de Stans signé.

Lara, du collège de Sarnen, raconte la diète de Stans et l’intervention de Frère Nicolas (Maurice Page)

Des conseils pour la paix

Le rôle de médiateur de Nicolas de Flüe permet d’actualiser son message d’ouvrir une discussion sur la paix. Les élèves alémaniques interpellent leurs camarades: Quand t’es tu disputé pour la dernière fois? Avec qui te querelles-tu le plus souvent? As-tu déjà aidé à régler un différend? Peux-tu donner des conseils pour faire la paix? Il faut se parler, discuter. On peut faire une blague. Parfois il faut prendre de la distance. La leçon atteint son but.

Retour au jeu pour la dernière partie de l’après-midi. Il s’agit de deviner des personnages, des actions ou des lieux de la vie de Frère Nicolas à travers une description ou un mine. La mise en route un peu timide tourne assez vite à la franche rigolade. Le groupe Frère Nicolas l’emporte sur le groupe Dorothée par six points à quatre.

Au moment de ranger leur accessoires, les jeunes alémaniques sont soulagés mais contents. «Es war ä chli schwirig» «C’était un peu difficile», admet Stefan. Mais après ce baptême du feu, il est très fier de pouvoir répéter l’exercice le lendemain à la Tour de Peilz.

Raconter Nicolas de Flüe par le jeu dans une classe de Martigny (Maurice Page)

Un projet pédagogique du canton d’Obwald

Ce projet pédagogique est né dans le cadre de l’année commémorative «600 ans de Nicolas de Flüe». Il est coordonné par l’Office des écoles primaires et secondaires du canton d’Obwald. Par groupe de quatre, des jeunes des cycles d’orientation ont visité les classes d’autres cantons pour parler de Frère Nicolas.

Jusqu’à fin juin, 17 groupes d’écoliers ont ainsi visité 100 classes, dans 13 cantons. Le projet est particulièrement précieux pour Franz Enderli, président de l’association «600 ans de Nicolas de Flüe» et directeur du Département de la formation et de la culture du canton d’Obwald. «Le cours est très bien accueilli. Les écoliers d’Obwald montrent un grand engagement et savent transmettre leur enthousiasme et leur authenticité à leur auditoire contemporain.» Les visites dans les écoles de Suisse correspondent à la fin officielle du projet «Les jeunes racontent Nicolas de Flüe».  (cath.ch/mp)

Le premier portrait peint de Nicolas de Flüe interpelle les écoliers de Martigny (Maurice Page)
14 novembre 2017 | 08:00
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 4  min.
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