DPI: Malaise palpable au sein de la population
Berne, 9 mai 2015 (Apic) Le sondage SSR publié le 8 mai 2015 montre un malaise palpable au sein de la population face au diagnostic préimplantatoire (DPI), note le comité national interpartis «NON au DPI». A ce jour, la modification de la Constitution en question serait rejetée à 44%.
Le comité souhaite par sa campagne préciser clairement aux indécis que la modification apparemment inoffensive de la Constitution, soumise à l’approbation du peuple le 14 juin prochain, ouvre la porte à la sélection ciblée d’êtres humains – ainsi qu’aux tests et manipulations génétiques sur les embryons sans plus de limite.
44% des participants au sondage SSR réalisé fin avril auraient rejeté la «modification de l’article constitutionnel relatif à la procréation médicalement assistée et au génie génétique». Seuls 40% l’auraient acceptée. 16% sont encore sans avis, 38% se partagent entre plutôt pour et plutôt contre. Le résultat de la votation est donc encore totalement ouvert. Toutefois, un sondage publié dans le quotidien romand «20 Minutes» au cours de cette semaine – effectué auprès de plus de 22’000 personnes – fait état d’un pourcentage de non de 47%.
Porte ouverte à la sélection ciblée d’êtres humains
Le défi de la campagne de votation est d’apporter des explications claires pour la part importante de la population encore indécise, assure le comité interpartis. Des éclaircissements doivent porter avant tout sur le fait que la modification de la Constitution, apparemment inoffensive, n’engendre pas de simplification pour les couples stériles en matière de médecine de la procréation, affirment les opposants. Dans les faits, cette modification constitutionnelle en faveur du DPI ouvre largement la porte à la sélection ciblée d’êtres humains et procure au laboratoire le pouvoir de choisir entre une vie digne et une vie «indigne». Le Conseiller fédéral Alain Berset lui-même avait, devant les deux conseils, clairement énoncé une mise en garde devant le risque de «sélection» et de «tendances eugénistes».
Médecine de la procréation sans limite
La modification constitutionnelle prévue aplanit le chemin pour toutes les procédures envisageables dans le futur en matière de procréation assistée – amenant avec elles des conséquences encore imprévisibles. Un regard aux USA montre à quel point le pas est vite franchi entre la recherche de maladies héréditaires ou d’anomalies chromosomiques et l›»enfant à la carte», soit la sélection du sexe, de la couleur des yeux, des cheveux ou encore la sélection de propriétés physiques et intellectuelles, avertit le comité «NON au DPI». D’autres étapes de libéralisation, comme la création de «bébés sauveurs» (enfants mis au monde dans le but d’utiliser leur potentiel génétique pour un membre de la famille, ndr.), le don d’embryons ou les mères porteuses font, en Suisse, déjà partie intégrante des discussions publiques et politiques.
Le Comité national «NON au DPI» ne comprend par conséquent pas l’argumentation du Conseil fédéral, qui sépare les débats concernant l’article constitutionnel de ceux concernant la loi sur la procréation médicalement assistée. Dire NON à la modification de la Constitution le 14 juin signifie également dire NON à loi adoptée et ainsi à la sélection ciblée d’êtres humains, assure le comité. (apic/com/rz)