Dominique Voinçon: «Poursuivons le dialogue interreligieux!»
Lausanne, 19.11.2015 (cath.ch-apic) Dominique Voinçon, membre de l’association l’Arzillier – Maison du dialogue, explique, le 18 novembre 2015, à Cath.ch, la difficulté du dialogue interreligieux, surtout après les attentats qui ont ensanglantés Paris. Le cofondateur de l’émission Hautes Fréquences s’est dit par ailleurs «outré» de la décision de la RTS de supprimer les émissions religieuses de ses antennes.
«Nous sommes en plain travail et nous n’en manquons pas!», explique Dominique Voinçon, délégué catholique pour le dialogue interreligieux et membre de l’association l’Arzillier – Maison du dialogue, suite aux attentats qui ont ensanglanté Paris. «Beaucoup parmi la population, toutes confessions confondues, ne croient pas au dialogue interreligieux. On nous traite même de naïfs», se désole-t-il, en précisant que se trouvent parmi ces gens «des laïcs tout aussi intolérants vis-à-vis des religions». «Ne condamnons pas pour autant ceux qui ont peur, poursuit-il. Cela nous montre que nous devons continuer à nous parler», insiste Dominique Voinçon, alors que la Semaine des Religions vient de s’achever dans le canton de Vaud. Les attentats parisiens rappellent la difficulté d’établir un dialogue interreligieux qui dépasse les préjugés. Un dialogue remis en cause à chaque attentat.
«Les événements tragiques de Paris nous rappellent à quel point il faut entretenir le dialogue interreligieux», souligne Dominique Voinçon. Il participera, le jeudi 19 novembre 2015, pour les catholiques, à la prière silencieuse organisée à 18h15 à la cathédrale de Lausanne. «Il s’agit de permettre à toutes les convictions religieuses d’être représentées», explique-t-il. A l’issue de cette heure de prière, il s’exprimera avec les représentants protestant et musulman. «Nous souhaitions aussi une prise de parole pour ne pas laisser les gens dans le silence», poursuit-il. «Après la manifestation du 14 novembre et cette prière silencieuse, l’association s’en tiendra là», annonce Dominique Voinçon qui a évoqué des projets de rencontres interreligieuses dans le canton mais, assure-t-il, «rien n’est encore fixé pour le moment».
Il est trop tôt pour avoir des réactions de la communauté musulmane même s’il sent une inquiétude parmi celle-ci, «comme à chaque fois qu’un attentat est commis au nom de l’islam». Une femme musulmane lui faisait part de sa grande inquiétude pour les semaines à venir. «Elle était très émue. ›Ca va recommencer!’, m’a-t-elle dit, en faisant allusion aux regards et à la méfiance ostensible des gens croisés dans la rue, après les attentats contre le journal Charlie Hebdo et le supermarché casher» (à Paris, au mois de janvier, ndlr).
«Je suis outré de la décision de la RTS de supprimer les émissions religieuses»
«Je suis outré de la décision de la RTS de supprimer les émissions religieuses de ses antennes», s’emporte Dominque Voinçon. «Jamais la religion n›a été autant à la une de l’actualité ces temps-ci. Ces journalistes font un très bon travail en donnant des clés de compréhension du monde religieux aux auditeurs. Nous avons justement besoin d’explications pour pouvoir faire la part des choses», conclut le cofondateur, avec Cyril Dépraz, de l’émission oecuménique hebdomadaire Hautes Fréquences. (apic/bh)