Sion, le 16 juin 2017. Mgr Jean-Marie Lovey bénit l'équipe du Service diocésain de la diaconie dont Pascal Tornay (3e depuis la g.) est nommé responsable. (| © Bernard Hallet
Suisse

Le diocèse de Sion lance un «service de l'amour du prochain»

Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion, a officiellement inauguré le Service diocésain de la diaconie (SDD), le 16 juin 2017, en mandatant six membres de l’Eglise diocésaine. Au nom de leur baptême et de leur foi, sans prosélytisme, elles s’engagent ainsi au service des plus pauvres.

Dans les jardins de l’évêché, l’évêque de Sion appelle les membres qui vont former l’équipe du nouveau Service diocésain de la diaconie (SDD). Il leur remet une lettre les mandatant officiellement pour quatre ans, puis les bénit et les envoie dans leur mission au service des plus pauvres. La cérémonie simple, qui officialise la naissance du SDD voulu par l’évêque, se déroule en présence d’une trentaine de personnes: des membres de l’association Fratello-Valais, quelques journalistes et des représentants d’associations caritatives.

«Il ne faut pas se dédouaner du soucis du plus pauvre». Jean-Marie Lovey

Joëlle Carron, animatrice de l’Hôtel-Dieu, à Sion, l’abbé Henri Roduit, curé de Riddes, Jeff Roux, agent pastoral à Riddes et aumônier des prisons, l’abbé Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse, la montheysanne Anne-Marie Ulrich et Pascal Tornay, animateur pastoral à Bagnes, sont émus. Ils se savent porteurs d’un beau projet.

Charité, formation et spiritualité

Le SDD a défini sa mission. L’action portera sur les domaines de la précarité, de l’exclusion, des addictions, de la prison et du nomadisme, à travers la pastorale des gens du voyage. Le service fera le lien entre l’Eglise et les associations caritatives agissant dans le canton. Pour atteindre les plus démunis, Joëlle Carron souligne la nécessité de tisser un réseau diaconal au niveau des paroisses et du canton: «nous ne pouvons pas agir seuls».

Le SDD proposera aux personnes souhaitant s’investir dans ce service, des formations en diaconie en lien avec les autres acteurs de la formation ecclésiale, en Suisse romande et dans le diocèse.

«Ce service n’est pas une structure administrative, il demeure un service pastoral, c’est à dire un espace où ses membres se retrouveront régulièrement pour prier et échanger», relève Mgr Lovey, qui insiste sur l’aspect spirituel de la diaconie. Joëlle Carron ajoute que les personnes en difficulté auront leur place au sein du SDD, en tant qu’acteurs à part entière, «sachant mieux que quiconque quels sont les besoins et la bonne approche à avoir dans le service aux pauvres».

«Reboiser» la culture chrétienne

«Il faut reboiser la culture chrétienne: même si les gens ne comprennent pas ce mot ‘diaconie’, il ne faut pas l’abandonner, bien au contraire», explique l’évêque de Sion en ouvrant la conférence de presse. Il en rappelle la signification: «œuvres de charité» et étaye son propos en citant Deus caritas est, l’encyclique de Benoît XVI pour qui la diaconie est le «service de l’amour du prochain exercé de manière communautaire et ordonnée».

Sion le 16 juin 2017. Mgr Lovey annonce la création du Service diocésain de la diaconie. (Photo: B. Hallet)

Un engagement chrétien

Mgr Lovey se réjouit de la possibilité pour des chrétiens de s’engager, au nom de leur baptême et de leur foi, au service des plus pauvres, «sans prosélytisme». A une époque où les associations caritatives sont pléthores, l’évêque craint que la charité ne se vive par procuration, se réduisant à des dons en argent. «Il ne faut pas ainsi se dédouaner du soucis du plus pauvre», prévient-il, rappelant, en citant les Actes des Apôtres, que dès son origine, l’Eglise a eu le souci des laissés-pour-compte, non en périphérie mais en son cœur. Si les chrétiens n’ont pas le monopole de l’attention aux frères souffrants, celle-ci fait véritablement partie de la mission de l’Eglise, ajoute l’évêque.

Fruits de l’Année sainte de la miséricorde

Le SDD est, avec la création de La Fondation valaisanne pape François, un des «fruits» de l’Année sainte de la miséricorde. Pierre-Yves Maillard l’avait annoncé à l’heure où les Portes saintes se refermaient dans le diocèse, en 2016. L’idée à fait son chemin et s’est concrétisée dans la matinée, au pied de l’évêché. Le délai fixé par Mgr Lovey a été tenu.

Un groupe de travail s’est formé à l’été 2016, appuyé par Michel Racloz, responsable du Service de la diaconie et de la Solidarité de l’Eglise catholique vaudoise, pour amorcer la réflexion. Une réunion avec les agents pastoraux du diocèse a permis, en février 2017, de préciser l’objectif du SDD et d’en définir les statuts.

La Fondation pape François se développe

En parallèle, la Fondation valaisanne pape François, portée sur les fonds baptismaux en novembre dernier, a connu un développement encourageant, explique Pierre-Yves Maillard. Dotée de 50’000 francs par l’association de ses»amis» à son lancement, la fondation a poursuivi les appels aux dons. Les paroisses du diocèse ont généreusement donné quelques dizaines de milliers de francs à l’occasion du carême 2017.

Sion le 16 juin 2017. Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse fait le point sur la Fondation valaisanne pape François lancée en novembre 2016. (Photo: B. Hallet)

«Des courriers viennent de partir en direction des communes. Nous leur demandons de renoncer à un feu d’artifice du 1er août et de nous reverser l’équivalent de ce qu’il aurait coûté», annonce le vicaire général. Environ 120 à 130’000 francs ont été récoltés et reversés selon le principe, tient à rappeler Pierre-Yves Maillard, du «1 franc récolté-1 franc redistribué». Une «commission marketing» a été mise en place ce mois pour optimiser les récoltes de fonds. (cath.ch/bh)

Sion, le 16 juin 2017. Mgr Jean-Marie Lovey bénit l'équipe du Service diocésain de la diaconie dont Pascal Tornay (3e depuis la g.) est nommé responsable. (| © Bernard Hallet
17 juin 2017 | 19:04
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 4  min.
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