Diocèse de Fréjus-Toulon: Mgr Rey reconnaît des «erreurs»
Trois semaines après la suspension des ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon, son évêque, Mgr Dominique Rey, précise dans un communiqué du 26 juin 2022 les raisons qui ont poussé Rome à prendre cette décision radicale et avance notamment des «erreurs de discernement» ou bien «la place du monde traditionaliste» dans son diocèse qui a constitué «un des points sensibles».
Alors que quatre ordinations diaconales et six ordinations sacerdotales auraient dû être célébrées le 26 juin à Toulon, Mgr Rey a choisi ce même dimanche pour donner davantage d’explications quant à la décision brutale de Rome de surseoir aux ordinations. Il ne donne toutefois aucune précision sur l’avenir des dix ordinands mais les évoque en utilisant toujours la formule «futurs ordinands».
Dans cette première communication publique depuis l’annonce, le 2 juin, de la suspension des ordinations, l’évêque de 69 ans reconnaît que cette nouvelle a suscité un «grand émoi» et qu’elle appelle «une suite et des éclaircissements». «Je suis en dialogue avec les autorités romaines, le cardinal Ouellet plus directement, afin de lever les questions qui subsistent et de trouver tous les moyens possibles pour améliorer le fonctionnement du diocèse, l’accompagnement des communautés, l’accueil et la formation des vocations», assure-t-il, disant aussi garder une relation de confiance avec son archevêque métropolitain de Marseille, le cardinal désigné Jean-Marc Aveline.
Alors que certaines voix ont critiqué le manque de discernement dans l’accueil à Toulon de certains séminaristes, Mgr Rey explique que son séminaire «se distingue par la présence de candidats appartenant à des communautés de sensibilités liturgiques et de charismes ecclésiaux divers». Pour répondre au «défi constant» de l’unité et de l’intégration de ces vocations variées arrivant dans le Var, l’évêque annonce que des préconisations établies à l’issue de visites pastorales sont en train d’être mises en œuvre: «projet d’affiliation à la faculté catholique de Lyon, projet de formation inter-séminaire de Provence, amélioration du suivi et du discernement des séminaristes, etc.». Dans cette optique, le séminaire de la Castille ne sera plus indépendant.
«Un grand cycle de visites pastorales» dans tout le diocèse
Mgr Rey admet ensuite que «c’est bien la provenance des vocations et la pluralité des parcours de formation qui ont pu poser question à Rome», tout comme la présence de nombreuses communautés qui a pu générer un souci d’accompagnement et d’intégration. Il assure toutefois que la décision du Vatican n’a pas été prise à la suite de «questions de mœurs».
«Les fragilités, les échecs, les difficultés observées dans certaines de ces communautés nous imposent toujours plus de vigilance», insiste-t-il, reconnaissant avoir «pu faire des erreurs de discernement » dans l’accueil de communautés ou dans leur accompagnement. «À tous ceux qui ont eu à en souffrir, je demande sincèrement pardon», confie-t-il. Nommé évêque de ce diocèse en l’an 2000, Mgr Rey annonce organiser «un grand cycle de visites pastorales sur tout le territoire du Var» qui doit débuter dès la rentrée prochaine.
Enfin, il indique que «la place du monde traditionaliste dans notre séminaire et dans le diocèse constitue également un des points sensibles relevés par les congrégations romaines ». Après la publication du Motu Proprio Traditionis custodes en juillet 2021, Rome a limité drastiquement la possibilité de célébrer selon le Missel de 1962 et le Vatican se montre particulièrement ferme vis-à-vis de certaines communautés traditionalistes, au nom de l’unité de l’Église et de l’application du Concile Vatican II.
Dans son communiqué, Mgr Rey explique avoir «toujours cherché à intégrer ce courant, au sein d’une véritable communion ecclésiale, en fidélité avec le Saint Père, et avec le magistère romain, en particulier le Concile Vatican II». (cath.ch/imedia/hl/bh)