"Nous new nous sentons pas écoutés" Un groupe de jeunes a participé au dialogue synodal à Einsiedeln |  © kath.ch chistian Merz
Suisse

Diocèse de Coire: 216 groupes ont participé au dialogue synodal

L’institut de recherche Gfs Berne a publié, le 27 janvier 2022, les résultats des enquêtes menées dans le diocèse de Coire dans le cadre du processus synodal. Ils plaident globalement pour une Église ouverte où les avis de tous sont pris au sérieux.

Eva Meienberg /ath.ch / traduction adaptation Maurice Page

Le rapport de l’institut de recherche Gfs Berne se base sur les réponses de 216 groupes de dialogue qui ont participé au processus synodal dans le diocèse de Coire. 1472 personnes, un peu plus de femmes que d’hommes, ont contribué.

Par rapport au diocèse de Bâle, un des points qui a frappé les auteurs du rapport pour le diocèse de Coire est  »la valeur importante de l’échange avec Dieu pour la prise de décision individuelle»

Une église ouverte et accueillante

Les participants au dialogue souhaitent une Église très ouverte et accueillante, y compris pour «les personnes qui n’ont pas encore trouvé Dieu», peut-on lire dans le rapport. Les groupes de dialogue du diocèse de Coire trouvent certes le baptême particulièrement important. Mais d’un autre côté, ils n’en font pas dépendre l’appartenance à l’Église. Ce qui compte, c’est seulement le sentiment d’appartenance. En revanche, le fait de payer ou non des impôts ecclésiastiques n’est pas significatif.

Le cœur à l’ouvrage à Coire

Une autre particularité de Coire est le «cœur» qui coule dans l’engagement social et la participation individuelle à l’Église. Le travail bénévole est vécu, notamment par les femmes, comme un «ancrage d’identification» et une «inspiration», et il est «source de joie et de satisfaction».

Comme dans les diocèses de Saint-Gall et de Bâle, les participants au dialogue ont profité de l’occasion pour formuler des propositions, des exigences et des souhaits très concrets. Les auteurs de l’étude déduisent de ces revendications des champs de tension qui, aux yeux des croyants, sont pertinents et urgents. On y trouve: «le rôle de la femme dans l’Église», «le traitement des minorités ou des formes de vie qui ne correspondent pas à une conception traditionnelle (LGBTQI+, divorcés-remariés) et «l’organisation moderne des rites et des célébrations».

Contradiction avec la doctrine

Un grand fossé se creuse entre «l’Église catholique en tant qu’institution» et «la base des croyants», peut-on lire dans le rapport. Ainsi, la foi est vécue à la base de manière adaptée aux réalités de la vie actuelle se trouve donc «toujours plus en contradiction avec la doctrine». Cela provoque de l’arbitraire et crée de la confusion, comme le font remarquer certains groupes de dialogue. L’orientation de l’Église dépend alors des individus, ce qui est jugé à la fois positif et négatif.

Les participants au dialogue ont également porté un jugement ambivalent sur la diversité dans l’Église catholique mondiale. Elle est à la fois «une chance et un problème». Le besoin d’une plus grande cohésion au sein de l’Église se confronte à la demande de possibilités de conceptions individuelles. Plusieurs groupes de dialogue ont proposé de «s’inspirer des processus de décision démocratiques en Suisse» et de «se pencher davantage sur le thème du fédéralisme».

Le blocage des réformes

Un blocage des réformes a été diagnostiqué dans le diocèse de Coire. Les participants au dialogue ne se sentent pas pris au sérieux par l’Église et sont de plus en plus découragés et résignés. Et en même temps, «il y a clairement des voix qui souhaitent à nouveau un retour plus marqué aux valeurs et aux normes traditionnelles», indique le le rapport.

Les auteurs du rapport estiment qu’il n’est pas de leur ressort de faire la distinction entre les questions organisationnelles, donc négociables, et les questions relatives à la foi, donc non négociables. «Seule l’Église, en tant que porteuse de la foi, peut le faire»,

Le point de vue des participants sur les thèmes du dialogue et de la participation peut toutefois fournir les points de départ pour entamer un processus de réforme. Selon les auteurs du rapport, il existe une «base solide». En effet, le dialogue au sein de l’Église nécessite une culture de communication (langue, attitudes et convictions religieuses) qui existe déjà.

Difficultés de compréhension

Les difficultés de compréhension, par exemple pour les personnes handicapées ou ayant d’autres origines linguistiques ou culturelles, ou encore pour les jeunes, ont toutefois constitué un frein. Selon le rapport, les difficultés de compréhension sont également dues à la hiérarchie.

L’implication de toutes les personnes concernées est ensuite jugée insuffisante par les participants. Il existe certes des espaces de participation, c’est-à-dire des instances, des conseils et la participation aux services religieux. Mais ces espaces sont «sensiblement découplés de la vie de l’Église officielle». Ce qui a pour conséquence que les réalités de la base se heurtent à celles des représentants de l’Église.

Des dialogues sans lendemain

Les participants voient cependant les «plus grands chantiers» dans la «pertinence de la participation». Des dialogues ont certes eu lieu dans l’Église, mais ils sont restés sans suites. Ce qui a conduit à la conviction de ne pas être pris au sérieux. Pendant des années, cela a conduit à la résignation.

Les auteurs concluent qu’il est absolument central pour le développement de l’Église catholique «d’avoir elle-même une clarté déterminée sur les parties qui sont organisationnelles et donc négociables et sur les parties non négociables et donc à expliquer». (cath.ch/kath.ch/mp)

«Nous new nous sentons pas écoutés» Un groupe de jeunes a participé au dialogue synodal à Einsiedeln | © kath.ch chistian Merz
2 février 2022 | 11:29
par Rédaction
Temps de lecture : env. 4  min.
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