Diaconat féminin: la commission entre inventivité et Tradition
La nouvelle commission sur le diaconat féminin est appelée à «s’engager dans un esprit d’inventivité» tout en s’insérant dans le sillage de la Tradition pour la développer, estime Giorgia Salatiello, professeur à l’Université pontificale grégorienne dans les colonnes de l’Osservatore Romano du 9-10 mai 2020. Selon elle, deux niveaux de recherches sont nécessaires.
Il existe aujourd’hui des débats autour du diaconat féminin, constate la philosophe. Si certains considèrent ce ministère comme «préjudiciable», d’autres l’envisagent comme une «reconnaissance» de la spécificité et de l’égale dignité des femmes dans l’Eglise.
Bien au-delà de ces débats, le travail de cette seconde commission créée par le pape le 8 avril dernier est complexe, estime-t-elle: ses membres devront selon elle «s’engager dans un esprit d’inventivité» tout en s’insérant dans le sillage de la Tradition pour la développer. A la lumière des données historiques et de leur lecture théologique, il s’agira «de tourner notre regard vers le présent pour y lire ses signes particuliers», toujours dans la fidélité à la Révélation.
En premier lieu, cette commission devra en effet selon elle effectuer une recherche historique précise, reconnaît-elle, la situation des femmes diacres dans l’Histoire n’étant pas homogène selon les contextes et pratiques. Comme l’a déjà indiqué le pape, la question du mandat de ces femmes, à savoir par ordination ou par bénédiction, devra ensuite être examinée.
Les recherches historiques ne sont pas «une fin en soi»
Très importantes, ces recherches archéologiques ne sont cependant pas une «fin en soi», met-elle en garde, et doivent être élevées au niveau théologique, c’est-à-dire éclairées par la Révélation, qui ne change pas mais que la théologie vise à mieux comprendre.
Enfin, la question du diaconat féminin ne pourra être abordée sans considérer celle plus large de la situation des femmes dans l’Eglise et la reconnaissance qu’elles doivent avoir, estime-t-elle. Cette reconnaissance, rappelle-t-elle, ne peut trouver une réponse uniquement fonctionnelle, comme l’avait indiqué le pape. (cath.ch/imedia/cg/bh)