Devant les évêques de France, Mgr Pontier déplore le repli sur soi
Dans son discours d’ouverture de l’Assemblée plénière des évêques de France, à Lourdes, Mgr Georges Pontier a mis en garde, le 28 mars 2017, contre le repli sur soi et le ‘dangereux regard de méfiance porté sur les musulmans’. Une manière claire de s’opposer au Front National sans en citer le nom.
«Nous ne pouvons pas penser notre avenir, chacun replié sur soi-même. Certains le pensent. C’est un leurre, a souligné l’archevêque de Marseille, dont les propos sont rapportés par le quotidien La Croix. Faisant l’apologie de la fraternité contre le repli, Mgr Pontier a répondu indirectement à la candidate du Front National à l’élection présidentielle Marine Le Pen sans toutefois jamais citer son nom.
Ceux qui viennent chez nous et sont accueillis, peuvent s’intégrer, apporter leur savoir-faire (…). Notre conviction chrétienne et citoyenne nous invite à la générosité, a-t-il affirmé. Citant le pape François, Mgr Pontier a estimé que les chrétiens étaient tenus à un devoir de solidarité : l’hospitalité offerte à l’étranger qui a besoin d’un refuge est offerte à Jésus-Christ lui-même. Face aux migrants et réfugiés, il s’agit de passer d’une attitude de défense et de peur, de désintérêt et de marginalisation à une attitude qui soit basée sur la ›culture de la rencontre’.
Dangereux regard de méfiance sur les musulmans
L’archevêque de Marseille a dénoncé le ‘dangereux regard de méfiance’ porté sur les musulmans après les attentats. «Notre société hésite sur la place à faire à la religion musulmane dans notre pays. (…) Nous savons que seuls le dialogue et la rencontre permettent de grandir dans la connaissance et le respect mutuel.»
Il a néanmoins souligner la nécessité «d’inscrire la pratique de l’islam dans notre République et se démarquer de ceux qui distillent des enseignements fermés ou des pratiques communautaristes». Emn ce sens, Il a souligné l’importance de la formation des imams ainsi que celle de l’organisation d’une représentation lisible de l’islam en France.
Face à la prochaine élection présidentielle français, Mgr Pontier a relevé les exigeances du pouvoir qui «nécessite une vigilance de tous les instants pour demeurer au service du bien commun et ne pas en tirer un profit personnel aux effets désastreux.
Il a adressé aux futurs gouvernants du pays une claire mise en garde contre le développement de pratiques eugéniques et contre la disparition de toutes les procédures de dialogue et de réflexion contenue dans la loi Veil, (autorisant l’IVG depuis 1975 ndlr) un an après la suppression par les parlementaires du délai de réflexion jusqu’alors imposé aux femmes souhaitant avorter. L’archevêque de Marseille a répété l’opposition de l’Église à tout droit à l’enfant face aux tentatives d’élargir la procréation médicalement assistée aux femmes seules ou aux couples de femmes.
Pédophilie
Au-delà des questions politiques, l’archevêque de Marseille est revenu sur les affaires de pédophilie révélées par la presse depuis plusieurs semaines. Rappelant les actions menées par l’épiscopat depuis plusieurs mois il a affirmé que les évêques étaient résolus à aider la justice à faire son travail. Alors que certains reprochent aux évêques de ne pas avoir signalé à la justice des prêtres coupables d’abus sexuels ou de pédophilie, Mgr Pontier s’est élevé contre un soupçon généralisé à l’encontre de tous les prêtres. (cath.ch/cx/mp)