Deuxième anniversaire de la mort de Benoît XVI
À l’occasion du deuxième anniversaire de la mort du pape Benoît XVI, les commémorations et les hommages se multiplient, à Rome et dans le monde. Un des témoins les plus directs de la vie et de l’oeuvre de Joseph Ratzinger a été le cardinal suisse Kurt Koch, préfet du dicastère pour l’unité des chrétiens.
Dans d’une table ronde sur Benoît XVI enregistrée par la chaîne de télévision catholique américaine EWTN et transcrite par le Tagespost, le cardinal Kurt Koch est revenu sur quelques uns des traits de la personnalité du pape bavarois.
Grande intelligence, foi profonde et humilité sincère
«Benoît était un homme d’une grande intelligence, un chrétien profondément croyant et un confrère très humble. Et cela m’a toujours impressionné. Chez lui, ces trois qualités étaient réunies en une seule personne», a relevé le cardinal Koch. «J’ai toujours répondu aux journalistes, lorsqu’ils disaient que maintenant, avec le pape François, nous avons un pape humble, que l’humilité était déjà entrée auparavant dans le Palais apostolique.»
Jésus de Nazareth
Pour le cardinal suisse, la trilogie sur Jésus de Nazareth restera l’œuvre majeure de Joseph Ratzinger/Benoit XVI. «Je m’en souviens bien. La dernière fois que j’ai rencontré Joseph Ratzinger en tant que cardinal, c’était un mois avant la mort de Jean Paul II, et il m’a dit: ›Vous savez, j’ai présenté deux fois ma démission, le pape ne l’a pas acceptée. Le prochain pape devra l’accepter, et ensuite j’irai en Allemagne et j’écrirai mon livre sur Jésus.’ Cela m’a montré à quel point c’était important pour lui. C’était l’œuvre de sa vie, elle devait être achevée, car toute sa vie allait vers Jésus-Christ. Et transmettre cela était très, très important pour lui.»
Quel impact sur l’Église?
L’impact à long terme de Joseph Ratzinger/Benoît XVI est également un thème important pour Kurt Koch. Qu’est-ce qui restera de lui, sa théologie, ses œuvres, le Catéchisme de l’Église catholique, son action au sein de l’Église dans ses nombreuses fonctions? Il aura une grande histoire d’impact. L’heure viendra encore, j’en suis convaincu, parce que beaucoup de ceux qui le critiquent ne le connaissent pas du tout.»
«Lorsque j’étais professeur, j’ai fait une expérience. J’ai simplement pris un texte de Ratzinger, je l’ai recopié et je l’ai distribué aux élèves, aux étudiants, en disant, devinez de qui c’est. Les réactions ont été: ›c’est si beau et si bon, ça ne peut être que de Hans Küng!’ Je leur ai dit ensuite que c’était de Joseph Ratzinger et qu’ils devaient apprendre à le lire correctement. Et en ce sens, je suis convaincu que l’histoire de son impact sera très grande et bonne.»
Un homme honnête
«Je l’ai toujours vu comme un homme très honnête, authentique, qui croit et vit vraiment ce qu’il dit et ce qu’il annonce, a poursuivi le cardinal Koch. Il m’a toujours semblé être comme Jean-Baptiste, qui s’est toujours éloigné de lui-même pour se tourner vers Jésus-Christ. C’était sa préoccupation essentielle, que tout tourne autour de Dieu dans l’Église, autour de Jésus-Christ, et non pas autour de toutes ces choses qui sont aujourd’hui au centre. Et cette centralité de la question et de la recherche de Dieu, c’est le message principal dont on a besoin aujourd’hui. Si Dieu n’est pas au centre de l’Église, les gens ne la percevrons plus que comme une curieuse association qui tourne sur elle-même. La préoccupation de Benoît XVI était de conduire au centre, et je crois que c’est ce que beaucoup de gens ont ressenti.» (cath.ch/tagespost/mp)