Vietnam: L’archevêché de Hanoi veut une enquête sur les violences contre les catholiques
Destruction d’un futur orphelinat et agression d’un prêtre
Hanoi, 18 avril 2012 (Apic) L’archevêché de Hanoi veut une enquête sur les violences commises contre les catholiques lors de la destruction d’un futur orphelinat le 14 avril dernier. A cette occasion, un prêtre a été violemment agressé.
Très tôt dans la matinée du samedi 14 avril, dans une paroisse du diocèse de Hanoi, rapporte «Eglises d’Asie» (EdA), l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris (MEP), une troupe d’individus d’origine inconnue a détruit un établissement destiné à accueillir des orphelins. Le prêtre responsable de cet établissement a été sauvagement frappé, a perdu connaissance et a été transporté à l’hôpital. Dès le lendemain 15 avril a été publié un communiqué sur le site de l’archidiocèse de Hanoi (Cf. http://tgphanoi.org/), signé du chancelier de l’archevêché. On y trouve le récit des faits et de «l’agression brutale» perpétrée contre le prêtre par un groupe d’individus qualifiés de «voyous».
Une agression commise par des «voyous»
Le Père Nguyen Van Binh, curé de la paroisse de Yên Kiên avait acheté un terrain de 500 m², situé sur le territoire d’une autre paroisse, Go Cao (dans le district de Chuong My dépendant de la ville de Hanoi). Il y avait fait construire une maison avec l’intention d’y accueillir de jeunes orphelins de la région. A 9 heures du matin, le 14 avril 2012, on vint l’avertir que la maison avait été démolie très tôt dans la matinée.
Le prêtre s’étant rendu sur les lieux, il a été agressé par surprise par une bande de voyous qui l’ont frappé sauvagement et laissé inanimé sur le sol. A la suite de son agression, le Père Binh souffre du tympan, d’écoulement de sang à l’intérieur des oreilles, d’ecchymoses sur le visage. Il se plaint aussi de maux de tête et de douleurs au ventre.
Complicité d’agents de la Sécurité publique
Grâce à l’archevêché de Hanoi et au conseil paroissial de Yên Kiên, il a pu être transporté dans des établissements hospitaliers spécialisés de la capitale où il a reçu des soins d’urgence et a été soumis à divers examens. Le prêtre est actuellement soigné à l’archevêché de Hanoi. Son état de santé s’est quelque peu amélioré.
Selon le communiqué de l’archevêché, les coups féroces assénés sans motif par le groupe de voyous constituent «une violation de la loi, une atteinte brutale à la dignité humaine». Cet acte «inacceptable et dépourvu d’humanité a bouleversé et rempli d’indignation les prêtres et les laïcs». Il a semé l’inquiétude et le trouble dans l’esprit des fidèles des diverses communautés catholiques de Chuong My, conclut le communiqué de l’archevêché.
L’archevêque de Hanoi a envoyé une lettre à la Sécurité publique du district de Chuong My, lui demandant de mener une enquête rapide et de faire toute la lumière sur cette affaire, afin que soit mis un terme à ces «pratiques sauvages» et que plus personne n’en souffre désormais. La dignité humaine se doit d’être respectée, a souligné l’archevêque. D’autres sources parlent de la présence d’agents de la Sécurité publique aux côtés de la troupe de «voyous». Les forces de la Sécurité publique étaient présentes au moment où le prêtre est arrivé sur les lieux et a été agressé. La police serait intervenue auprès du personnel de l’hôpital, pour empêcher que les brutalités commises sur le prêtre soient révélées. (apic/eda/be)