Des violations des droits de l'homme continuent à être 'célébrées', dénonce Mgr Gallagher
Près de 70 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), la violation de ces droits est parfois ‘célébrée’, a dénoncé Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les Etats, lors d’une intervention aux Nations unies, à New York, le 1er octobre 2018.
Les droits de l’homme, a estimé le prélat, sont le «lit de pierre» sur lequel les Nations unies sont fondées. Adoptée le 10 décembre 1948, la DUDH établit en effet selon lui «la centralité et la valeur intrinsèque de chaque personne» et affirme ses «droits inhérents». Et pourtant, 70 ans après, ces droits continuent à être violés, a déploré Mgr Gallagher citant notamment le travail des enfants et les détentions arbitraires. «C’est scandaleux», a-t-il jugé.
Pire encore, a-t-il poursuivi, «dans bien des endroits, ces droits ne sont non seulement pas respectés mais leur violation est célébrée». En particulier par le «dommage causé par des interprétations idéologiques et les revendications de nouveaux droits» qui aboutissent à une «interprétation toujours plus restrictive du droit à la vie», a illustré le responsable de la diplomatie du Vatican. Cela se manifeste selon lui dans un discours qui «refuse de reconnaître la valeur et la dignité de la vie humaine à chaque étape».
Une dénonciation donc, notamment, l’avortement et de l’euthanasie qui créent selon Mgr Gallagher une hiérarchie des droits de l’homme en donnant plus de valeur à ceux qui sont «forts et en bonne santé». Réduire la dignité d’une personne qui n’a pas la capacité de s’affirmer est «une grave erreur», a-t-il jugé avant d’ajouter que la qualité d’une civilisation dépend notamment de la place accordée aux plus faibles.
Partager le «fardeau migratoire»
Dans son intervention, le secrétaire pour les Relations avec les Etats est également revenu sur le sujet des migrations. Il s’est réjoui du débat ouvert et transparent sur le sujet aux Nations unies à l’approche de l’adoption des pactes mondiaux sur les migrations. Il a estimé qu’il fallait un plus grand partage international de ce fardeau et des responsabilités. Pour Mgr Gallagher, il est tout autant indispensable de permettre la «réalisation du droit à rester».
Par ailleurs, sur la situation internationale, il a appelé à une «volonté unifiée» pour mettre fin au conflit en Syrie. La paix, a-t-il notamment tenu à souligner, «nécessite le pardon». Il est en effet nécessaire de «ne pas permettre aux blessures du passé de saigner dans le présent». Concernant le terrorisme, il a estimé qu’il s’agissait avant tout de la conséquence d’une «profonde pauvreté spirituelle». MG, XLN