Des religieuses indiennes accusées de conversion forcée
Quatre religieuses d’une école catholique de l’État du Jharkhand, au nord-est de l’Inde sont accusées de tentative de conversion forcée par une ancienne enseignante, renvoyée le 1er octobre 2018. Pour la congrégation, il s’agit d’une vengeance.
Un tribunal de l’État indien du Jharkhand a ordonné à la police de poursuivre quatre religieuses accusées d’avoir essayé de convertir une femme au christianisme. Depuis 2017, dans cet Etat, la tentative de conversion est une infraction pénale pouvant entraîner une peine jusqu’à quatre ans de prison, rapporte l’agence d’information «Eglises d’Asie».
Sœur Doris D’Souza, supérieure régionale de la congrégation du Carmel apostolique, a affirmé qu’il s’agit d’une tentative de vengeance de la part de l’enseignante. Les sœurs ne sont pas là pour convertir mais pour apporter une éducation solide.
Une ancienne enseignante a affirmé avoir été renvoyée après cinq ans d’ancienneté parce qu’elle avait refusé de devenir chrétienne. Elle accuse les religieuses de l’avoir poussée à assister aux services religieux du campus. «Le 27 septembre, la directrice m’a appelée dans son bureau et m’a menacée en me disant que je pourrais être tuée si je refusais de me convertir au christianisme. Le 1er octobre, j’ai été renvoyée.» Son avocat a déclaré que la police allait également poursuivre les religieuses pour association de malfaiteurs et tentatives de violences.
Châtiments corporels et attitudes méprisantes
La congrégation indique au contraire que l’institutrice a été licenciée à cause de son comportement inadapté, malgré plusieurs avertissements. Selon Sœur Doris, plusieurs plaintes ont été formulées par des élèves et des parents d’élèves, notamment à propos de châtiments corporels et de remarques méprisantes. Ces plaintes ont déclenché l’enquête d’une commission interne, qui a constaté que l’enseignante avait violé le règlement de l’école et les directives de l’État en matière d’éducation.
Depuis la fondation de l’école, il y a cinquante ans, des milliers d’enfants y ont étudié, mais personne n’a jamais fait part de telles accusations contre les religieuses. En outre deux des religieuses citées dans la plainte ont plus de 80 ans et ne participent pas aux activités de l’école, a ajouté Sœur D’Souza.
L’influence des extrémistes hindous
Depuis l’arrivée au pouvoir du BJP (Bharatiya Janata Party) dans l’État en 2014, les chrétiens au Jharkhand sont menacés par les violences et les persécutions des groupes hindous extrémistes. En 2017, le Jharkhand a voté une loi faisant des conversions forcées une infraction pénale. Les services rendus dans les domaines de l’éducation ou de la santé peuvent facilement être interprétés à tort comme des violations de cette loi, ce qui peut entraîner des amendes ou des peines de prison. Des lois similaires existent dans sept États indiens, mais aucun chrétien n’a encore été condamné pour conversion forcée. (cath.ch/eda/mp)