La religieuse italienne Elisabetta Martinez (1905-1991) sera reconnue bienheureuse | DR
Vatican

Des profils atypiques en route vers la béatification

Le pape François a autorisé, le 23 février 2023, la publication de six décrets ouvrant la voie à la béatification d’une religieuse italienne, et établissant l’héroïcité des vertus de cinq autres personnalités originaires d’Italie, du Brésil et d’Espagne.

Le premier décret ouvre la voie à la béatification de la religieuse italienne Elisabetta Martinez (1905-1991), reconnue comme vénérable le 13 octobre 2021. La naissance d’une petite fille italienne dans de bonnes conditions, le 19 mars 2018, alors que de graves anomalies avaient été détectées durant la grossesse, a été attribuée à l’intercession de cette religieuse au parcours atypique.

Sœur Elisabetta est entrée dans la congrégation de Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur en 1928, avant de renoncer à ses vœux quatre ans plus tard en raison d’une infection pulmonaire qui l’avait contrainte à rentrer dans sa famille. Avec le soutien de Mgr Giuseppe Ruotolo, l’évêque d’Ugento, elle a toutefois pu créer en 1941 l’Institut des Filles de Sainte-Marie de Leuca, une congrégation dédiée à l’éducation des jeunes et au service paroissial, reconnue deux ans plus tard de droit pontifical.

Après la Seconde Guerre mondiale, sa congrégation a essaimé en Italie, en Suisse, en Belgique, aux États-Unis, en Australie, aux Philippines ou encore en Inde. Durant plus de 40 ans, jusqu’à sa démission en 1987, Mère Elisabetta a accompagné le développement de sa congrégation en tant que supérieure générale, à l’exception d’une douloureuse parenthèse entre 1965 et 1970. Elle fut alors écartée en raison de diffamations portées par des religieuses de sa congrégation, avant d’être réhabilitée lors d’une visite apostolique menée par le Vatican en 1969.

Personnellement soutenue par Pie XII, Jean XXIII, Paul VI et Jean Paul II, Mère Elisabetta fut reconnue pour son autorité et sa charité dans les épreuves, y compris vis-à-vis des consœurs qui avaient mis un terme provisoire à son généralat en 1965. Elle s’est éteinte à Rome en 1991, quatre ans après son second retrait, volontaire et définitif cette fois-ci.

Les cinq autres décrets concernent des reconnaissances de ‘vertus héroïques’ pour cinq autres personnalités, qui deviennent ainsi ‘vénérables’ mais dont les dossiers nécessiteront encore l’identification d’un miracle pour accéder à la béatification.

La laïque espagnole Francisca Ana Maria Alcover Morell (1912-1954), née dans les Baléares au sein d’une famille d’origine française, fut une poétesse et une journaliste engagée au sein de l’Action catholique féminine. La fin de vie de cette femme célibataire et dédiée au soin de ses parents fut marquée par une tumeur au cerveau qui l’a progressivement privée de la vue et du mouvement.

Albertina Violi Zorondoli (1901-1972) fut une mère de famille italienne, dont le mari était issu d’un milieu socialiste et anticlérical. Lorsque son fils Alfredo devint prêtre, en 1964, elle accepta de renoncer à assister à sa messe d’ordination par respect à l’égard de son mari, alors fermement opposé à cette vocation. Elle réussira finalement, avec amour et patience, à faire en sorte que le père et le fils se réconcilient. Cette enseignante fut une membre active des Focolari, qui ont contribué à la diffusion de son aura de sainteté.

Le prêtre brésilien Aloisio Sebastiaõ Boeing (1913-2006), entré en 1934 dans la Congrégation des prêtres du Sacré-Cœur de Jésus (communément appelés les ‘dehoniens’) et ordonné en 1940, fut le fondateur de la Fraternité mariale du Cœur de Jésus. En tant que curé de paroisse, il fut particulièrement reconnu pour son attention aux pauvres et son ouverture œcuménique, devenant aussi un point de référence pour la communauté luthérienne du sud du Brésil, où vit une importante minorité d’origine allemande.

La religieuse italienne Maria Margherita Lussana (Teresa Caterina, 1852-1935) fut la cofondatrice des Sœurs ursulines du Sacré-Cœur d’Asola, à la fin du XIXe siècle. Elle fut particulièrement engagée dans l’éducation des jeunes filles.

Le capucin italien Giuseppe di Sant’Elpidio (Giulio Bocci au civil, 1885-1974), entré dans la vie religieuse dès 1898, fut particulièrement engagé dans la promotion des vocations féminines et fonda en 1943 la congrégation des Sœurs franciscaines des Vocations. Il était notamment connu pour la qualité de son accompagnement spirituel et de ses courriers adressés à des jeunes. (cath.ch/imedia/cv/rz)

La religieuse italienne Elisabetta Martinez (1905-1991) sera reconnue bienheureuse | DR
23 février 2023 | 15:51
par I.MEDIA
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