Une église syro-malabare au Canada | © Jfvoll/Wikimedia/CC BY-SA 4.0
International

Des prêtres indiens mettent fin à leur grève de la faim

Les querelles liturgiques ne secouent pas seulement l’Eglise latine, mais aussi l’Eglise syro-malabare du sud de l’Inde. Deux prêtres et deux laïcs qui avaient entamé une grève de la faim ont suspendu leur protestation, le 20 janvier 2022, après avoir obtenu l’assurance qu’ils ne seraient pas contraints d’appliquer la réforme de la messe.

Les grévistes de la faim protestaient contre la décision du synode de l’Eglise Syro-malabare d’imposer une célébration liturgique uniforme dans ses 35 diocèses et de mettre fin à un différend liturgique remontant à plus de quatre décennies, rapporte l’agence catholique ucanews.

L’archevêque Antony Kariyil, vicaire métropolitain d’Ernakulam-Angamaly, a publié une circulaire le 20 janvier 2022, indiquant qu’il renonçait à soutenir la décision du synode sur une messe uniforme. Il a également promis de «prendre des mesures pour trouver une solution permanente» à cette question controversée.

Une situation dangereuse

L’archevêque a ajouté qu’il avait personnellement appelé le cardinal George Alencherry, chef de l’Eglise syro-malabare et l’avait informé de la situation dangereuse dans l’archidiocèse en raison du soutien croissant de l’opinion publique à la grève de la faim, prévenant qu’elle pourrait même entraîner des pertes de vies humaines. La décision a également été transmise au synode permanent et au Vatican.  Peu après, les grévistes de la faim ont suspendu leur mouvement.

Face au peuple ou ›ad orientem’ ?

Le synode syro-malabare d’août 2021 avait décidé de mettre en œuvre une messe uniforme. Presque tous les diocèses, à l’exception d’Ernakulam-Angamaly, ont accepté cette décision. 

En 1999 déjà, le synode avait décidé que le prêtre ferait face à l’assemblée jusqu’à la prière eucharistique, puis à nouveau de la communion à la fin de la messe. De la prière eucharistique jusqu’à la communion, le prêtre ferait face à l’autel. Mais cette disposition liturgique n’avait pas été appliquée partout. Les prêtres qui s’opposent à la décision du synode veulent continuer à célébrer la messe face au peuple, comme ils le font depuis cinq décennies.  

La ›nouvelle messe’ devait s’appliquer partout à partir du 28 novembre 2021, 1er dimanche de l’Avent. Mais face à l’opposition d’une partie des prêtres et des fidèles, Mgr Antony Kariyil avait décidé de surseoir à sa mise en oeuvre.

La situation s’est aggravée lorsque le synode, dans une circulaire du 15 janvier 2022, a réitéré sa position et a donné une semaine à Mgr Kariyil pour adopter la décision du synode. C’est ce qui a déclenché le mouvement de grève de la faim. (cath.ch/ucanews/mp) 

Une église syro-malabare au Canada | © Jfvoll/Wikimedia/CC BY-SA 4.0
21 janvier 2022 | 12:20
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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