Le Togo, ici la capitale Lomé, est un des pays les plus pauvres d'Afrique | © Flickr/DLR/CC BY 2.0
International

Des œuvres catholiques veulent annuler la dette des pays pauvres

Une coalition d’organisations catholiques actives dans le développement des pays du Sud a demandé, le 27 février 2021, l’annulation de la dette des pays pauvres, dont une majorité se trouve en Afrique. Selon le Fonds monétaire international (FMI), ce continent compte à lui seul 25 pays produisant le moins de richesses dans le monde.

La coalition a lancé, sur son site, un appel à l’annulation de la dette de ces pays et à leur soutien financier, a rapporté l’Association des conférences épiscopales membres d’Afrique de l’Est (AMECEA).

Au début de la pandémie de Covid-19, le pape était monté au créneau, le 20 févier 2020, pour réclamer «l’annulation immédiate» de la dette des pays pauvres. «On ne peut pas s’attendre à ce que les dettes contractées soient payées au prix de sacrifices insupportables. Dans de tels cas, il est nécessaire de trouver – comme c’est en partie le cas – des moyens d’alléger, de reporter ou même d’annuler la dette, compatibles avec le droit fondamental des peuples à la subsistance et au progrès», avait-il notamment souligné.

En référence à cet appel, la Coopération internationale pour la solidarité au développement (CIDSE), une alliance internationale de 17 agences de développement catholiques travaillant ensemble pour la justice mondiale, a interpellé les gouvernements du Nord. Dans une déclaration en quatre points, elle a indiqué que les propos du pape François sont aussi pertinentes aujourd’hui qu’elles l’étaient alors.

Des millions de sans emplois

En plus de la perte «tragique» de vies humaines, le COVID-19 a en effet poussé les systèmes de santé de nombreux pays pauvres, au-delà du point de rupture. Il a laissé des millions de personnes sans emplois et sans moyens de subsistance, décimé les économies, exacerbé les inégalités sociales. De telle sorte que les pays «plus puissants peuvent utiliser leur position et leur pouvoir pour garantir l’accès aux vaccins et soutenir leur propre reprise économique». Cela a aggravé les défis pour de nombreux pays qui étaient aux prises avec les effets du changement climatique.

«En tant qu’organisations catholiques de justice sociale, nous appelons donc les ministres des Finances du G20 à répondre à l’urgence de la crise actuelle par la coopération, la solidarité et le leadership mondiaux (…)» a poursuivi l’alliance. Elle a préconisé un moratoire sur la dette, par le biais de la DSSI (Debt Service Suspension Initiative) pendant quatre ans au moins, et son élargissement à plus de pays, y compris les pays vulnérables au changement climatique, qui luttaient déjà pour répondre aux pressions accrues du changement climatique. (cath.ch/ibc/bh)

Le Togo, ici la capitale Lomé, est un des pays les plus pauvres d'Afrique | © Flickr/DLR/CC BY 2.0
2 mars 2021 | 15:22
par Ibrahima Cisse
Temps de lecture : env. 2  min.
Afrique (286), dette (7), FMI (4), Pauvreté (215)
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