Des islamistes séparent les hommes et les femmes dans les églises
La pression des islamistes est toujours plus forte dans le diocèse de Fada N’Gourma, à l’est du Burkina Faso. Les radicaux musulmans n’ont pas hésité à pénétrer dans des églises pendant les messes, pour séparer les hommes et les femmes, de manière à ne pas les laisser s’asseoir sur le même banc. Quand ils n’ont pas interdit les prédications ou les célébrations.
En septembre 2021, le travail pastoral n’était plus possible que dans un tiers du diocèse. En avril 2022, il n’était plus possible que dans 5,5% du diocèse. Des seize paroisses qui composent le diocèse, cinq ont dû fermer pour des raisons de sécurité. Dans sept autres paroisses, la pastorale se limite à l’église principale, parce que les routes sont en grande partie bloquées par des terroristes. Dans les quatre paroisses restantes l’Eglise conserve une maigre liberté de mouvement.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015, à une recrudescence de violences des groupes radicaux musulmans qui n’épargnent ni les musulmans, ni les chrétiens, ni les adeptes des religions traditionnelles.
La persécution des chrétiens s’intensifie
Selon Aide à l’Eglise en détresse France, (AED), les islamistes ont imposé leurs sermons et interdit la pratique de toute autre religion, dans de nombreux endroits du diocèse. Des offices catholiques sont autorisés dans d’autres, mais sous leur contrôle. Beaucoup des 58 prêtres du diocèse ont perdu leurs paroisses.
La persécution des chrétiens s’est accentuée, depuis le début de l’année, avec notamment l’attaque de la chapelle de Nadiagou, le 12 mars 2022, au cours de laquelle une statue de la Vierge a été décapitée.
Auparavant, le 28 février 2022, les djihadistes avaient incendié la mairie et le commissariat de police de Tambaga, dans l’est du diocèse. Quelques jours plus tard, les terroristes, ont assiégé la localité, et ordonné la population de se rassembler à la mosquée où les non-musulmans ont été convertis de force à l’islam, avant de mettre le feu aux établissements scolaires deux lycées, catholique et public, et une école privée.
Malgré la persécution, une communauté chrétienne toujours vivante
Malgré la situation, les chrétiens ne semblent pas affaiblis dans leur dynamisme. À Matiakoali, où se trouve un détachement militaire burkinabé, et où de nombreux habitants des villages voisins se sont réfugiées, l’église paroissiale est toujours bondée chaque dimanche. Pour la célébration de Pâques, le chancelier du diocèse est arrivé en hélicoptère pour baptiser 32 adultes et confirmer 34 personnes. (cath.ch/ibc/mp)