Des évêques s’opposent à une intervention militaire au Niger
Des évêques ont lancé un appel pour empêcher une confrontation armée entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les militaires nigériens. L’ultimatum lancé au Niger par la CEDEAO demandant le rétablissement du président Mohamed Bazoum dans ses fonctions, sous peine d’intervention militaire, a expiré le 6 août.
Des militaires ont renversé, le 26 juillet dernier, le président Mohamed Bazoum au pouvoir au Niger depuis 2021. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qui regroupe 15 pays de la sous-région a exigé le rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions au plus tard le 6 août, sous peine d’intervention militaire. La tension est vive ce lundi 7 août alors que le Niger a fermé son espace aérien et que les putschistes gardent le pouvoir.
La Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest (CERAO) a exhorté les organisations et institutions internationales à prendre en considération la souffrance de la population, dans toute solution de sortie de crise au Niger qu’elles envisageraient.
La Conférence épiscopale Burkina-Niger (CEB-N) qui regroupe les évêques du Burkina Faso et du Niger, a déclaré suivre avec «inquiétude et grande préoccupation, le cours des événements» au Niger. Dans un communiqué daté du 4 Août, signé de son président, Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori, au nord-est du Burkina Faso, la CEB-N s’est interrogée: «Commet ne pas s’inquiéter quand apparait le spectre de la guerre dans les solutions de règlement de la crise envisagées?»
Dans une lettre de soutien à Mgrs Laurent Lompo, archevêque de Niamey, la capitale, et Ambroise Ouédraogo, évêque de Maradi, seconde ville du pays, au sud, Mgr Alexis Touabli Youlo, président en exercice de la CERAO, a promis un soutien par la prière des évêques de la sous-région, dans les moments difficiles que traverse le Niger. Il a également appelé les évêques du Niger et leurs fidèles à demander à Dieu de «sauver la nation du chaos, de l’anarchie et de la guerre».
Cela fait penser à une «possible seconde Libye», puisque les conséquences funestes et désastreuses de la déstabilisation de ce pays continuent de faire souffrir terriblement les populations du Sahel. «C’est pourquoi nous ne croyons pas du tout à la solution de la force à laquelle nous disons clairement non», indique le texte. Depuis son indépendance en 1960, le Niger a connu cinq coups d’État en 1974, 1996, 1999, 2010, et 2023. (cath.ch/ibc/bh)