Des catholiques s’indignent de l’exécution par balles d’un condamné à mort
Brad Sigmon, condamné à mort en Caroline du Sud, a été tué par un peloton d’exécution le 7 mars 2025. Des organisations et médias catholiques américains ont déploré le recours à ce mode «primitif» de mise à mort.
Brad Sigmon, âgé de 67 ans, a été tué par un peloton d’exécution composé de trois personnes, dans la ville de Columbia, en Caroline du Sud. Il avait été condamné en 2002 à la peine capitale pour avoir battu à mort à coups de batte de baseball les parents de son ex-petite amie, avant de tenter d’enlever celle-ci.
Le mode d’exécution par balles est légal dans cinq États américains. Brad Sigmon a opté pour ce type de mort, alors qu’il aurait également pu choisir l’injection létale ou la chaise électrique. Il s’agissait de la première exécution par peloton depuis 2010 dans le pays. La grande majorité des condamnés à mort choisissent l’injection létale.
La démarche inhabituelle a suscité des critiques des milieux d’oppositions à la peine de mort, notamment dans l’Église catholique. Selon l’Associated Press, Brad Sigmon a fait une dernière déclaration avant son exécution, dans laquelle il a exhorté ses «camarades chrétiens» à poursuivre leur action pour l’abolition de la peine de mort. Rebecca Barbare, la survivante de l’agression de Brad Sigmon, a refusé d’assister à l’exécution, déclarant dans une interview que sa foi lui avait permis de lui pardonner.
Un mode d’exécution rappelant les régimes autoritaires
Avant son exécution, le condamné a également exprimé des remords pour ses actes. Le Catholic Mobilizing Network, une organisation engagée contre la peine de mort, avait lancé une pétition demandant au gouverneur de Caroline du Sud de sursoir à l’exécution de Brad Sigmon. Les activistes ont mis en avant sa profonde repentance et son engagement religieux en prison, où il servait de mentor et de guide spirituel pour d’autres détenus. Ses derniers mots avant de mourir ont été: «Nous sommes maintenant sous la grâce et la miséricorde de Dieu.»
Le mode d’exécution par balles a également été critiqué. «En adoptant la peine capitale, en particulier le peloton d’exécution, les États-Unis s’alignent sur une société inquiétante, en se rapprochant de nations connues pour leurs graves violations des droits de l’homme», peut-on notamment lire dans un éditorial du journal américain National Catholic Reporter (NCR). «Sommes-nous prêts à approuver une méthode punitive archaïque et sanglante, ou pouvons-nous nous élever au-dessus de la vengeance primitive et embrasser la miséricorde et la dignité humaine comme fondements de la justice?», interroge encore le texte.
Le pape François a à de nombreuses reprises affirmé son refus de la peine de mort, rappelant le caractère sacré de toute vie. (cath.ch/ag/ap/ncr/rz)