Congo RDC: Des ONG dénoncent la chasse aux sorcières et les assassinats d’opposants
Des cadavres flottent sur les eaux du fleuve Congo
Kinshasa, 22 décembre 2011 (Apic) Des ONG dénoncent la chasse aux sorcières et les assassinats d’opposants en République démocratique du Congo. «Des dizaines de personnes considérées proches de l’opposition sont arrêtées par les forces de sécurités qui procèdent à des descentes nocturnes dans des domiciles privés. Ces personnes sont emmenées dans des cachots et certaines d’entre elles sont exécutées en secret», dénonce le 22 décembre le service d’information missionnaire MISNA à Rome.
Des cadavres flottent sur les eaux du fleuve Congo, a dénoncé à MISNA Dolly Ibefo Mbunga, responsable de l’organisation de défense des droits humains «Voix des Sans Voix» (VSV) dans la capitale Kinshasa.
Les forces de sécurité congolaises ont tué au moins 24 personnes et placé en détention arbitraire des dizaines d’autres depuis le 9 décembre 2011, date à laquelle le président Joseph Kabila a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle controversée, a déclaré l’ONG de défense des droits humains «Human Rights Watch» (HRW) le 22 décembre.
Selon l’activiste congolais, le bilan donné à cette date par HRW entre le 9 et le 14 décembre – soit entre les élections présidentielles du 28 novembre et l’annonce des résultats définitifs ayant consacré la victoire de Joseph Kabila – est peut-être inférieur à la réalité. «Nous assistons à une véritable chasse aux sorcières contre les membres de l’opposition» ajoute Dolly Ibefo Mbunga. Il précise que dans la capitale, le phénomène vise surtout les sympathisants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), dont le leader Etienne Tshisekedi, accrédité de 32% des suffrages, revendique la victoire. Il entend procéder à son auto-investiture vendredi 23 décembre à 10h00 au Stade des Martyrs de Kinshasa.
D’autres sources de MISNA, au cours de ces dernières semaines, ont dénoncé un climat de persécution contre divers partis de l’opposition politique également dans les provinces du Kasaï et dans le Nord-Kivu. Les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits de l’Homme craignent pour leur sécurité.
«Kabila sait que sa victoire, proclamée par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), ne correspond pas à la vérité des urnes, mais il est déterminé à garder le pouvoir par tous les moyens», ajoute le représentant de la VSV, dont le précédent directeur, Floribert Chebeya, a été assassiné le 2 juin 2010 dans un faubourg de la capitale. (apic/misna/be)