Des anciens chefs d'Etat alertent le pape sur la situation au Venezuela et au Nicaragua
Pas moins de vingt anciens chefs d’Etat ou de gouvernement d’Amérique latine ont écrit au pape François. Ils veulent le mettre en garde concernant l’interprétation donnée au Venezuela et au Nicaragua à son appel à la «réconciliation» et à la «concorde» dans ces pays, a relaté le journal espagnol ABC le 5 janvier 2019.
Depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, avant de donner la bénédiction Urbi et Orbi, le pontife a prononcé le 25 décembre dernier un long discours appelant à la paix dans le monde. Parmi les situations de conflits évoquées, figurent deux pays d’Amérique latine, le Venezuela et le Nicaragua. Le pape a espéré la «concorde» pour le premier, tandis qu’il a invité le second à la «réconciliation» au-delà des divisions et des mésententes.
Ce message, s’inquiètent les vingt anciens dirigeants latino-américains dans leur missive, «est interprété de façon très négative par beaucoup au Venezuela et au Nicaragua». En effet, expliquent-ils, nombreux comprendraient ce message comme un «appel lancé aux peuples à s’entendre avec leurs bourreaux». La situation dans ces pays, détaillent les anciens responsables, n’est pas celle d’un différend politique, mais plutôt celle de «populations entières soumises à la souffrance par leur gouvernement».
Une «narco-dictature militarisée»
Ces vingt anciens chefs d’Etat ou de gouvernement, dont le costaricain et Prix Nobel de la paix Oscar Arias, ont des mots particulièrement durs pour le gouvernement vénézuélien qu’ils qualifient de «narco-dictature militarisée», coupable d’une famine généralisée. Dans son message de Noël, ce n’était toutefois pas la première fois que le pape argentin s’inquiétait pour ce pays. «Le Saint-Siège a fait tellement (…) tant de fois j’ai parlé de la situation lors de l’Angélus, cherchant toujours une sortie», avait-il par exemple expliqué de retour de Colombie en septembre 2017.
Le pape François pourra de nouveau évoquer la situation dans ces pays et lancer un nouvel appel à la paix lors de son voyage au Panama du 23 au 27 janvier, à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Le Nicaragua devrait en particulier être au cœur de ses préoccupations puisque ce pays devait accueillir des pèlerins des JMJ avant de renoncer à le faire, en raison des violences qui le secouent depuis avril dernier. (cath.ch/imedia/xln/be)