Départ du Père Benedettini, après 20 ans au Bureau de presse du Saint-Siège
A la veille de son départ à la retraite, le Père Ciro Benedettini, vice-directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, est revenu, le 27 janvier 2016, sur ses 20 ans au service de trois papes. Dans un entretien à Radio Vatican, avant de quitter le poste qu’il occupait depuis 1995, le religieux passioniste de la République de Saint-Marin évoque les ombres et lumières des évolutions advenues dans le domaine de la communication.
Après 20 ans de service au Bureau de presse du Saint-Siège, le religieux confie partir avec des sentiments mélangés de tristesse mais aussi de joie, pour avoir été au service de trois papes. Témoin du passage de l’information papier à l’information numérique, le Père Benedettini a vu une évolution radicale dans la manière de travailler: «Exactement un an après mon arrivée au Bureau de presse, à Noël 1995, avec Navarro-Valls (directeur du Bureau de presse de 1984 à 2006, ndlr), nous avons réussi à installer internet». Pour le vice-directeur sortant, c’est un honneur d’avoir fait partie de l’équipe qui a développé ce moyen de communication, devenu désormais incontournable.
Perte pour les relations humaines
Mais avec l’explosion de l’information actuelle, il déplore la diminution des contacts face à face avec les journalistes. «Quand je suis arrivé ici, se souvient-il, les journalistes étaient ›contraints’ à venir au Bureau de presse pour avoir l’information vaticane immédiate; à présent c’est nous, par internet, (…) qui leur envoyons l’information vaticane (…) où qu’ils soient». Si le Saint-Marinais de 70 ans note un gain pour l’immédiateté de l’information, pour la rapidité, il regrette une grande perte pour les relations humaines. Il y a 20 ans, confie-t-il aussi, la revue de presse consistait en une vingtaine de journaux et revues. Aujourd’hui, elle est incontrôlable avec la multiplication des médias sociaux.
Osmose pour la mort de Jean Paul II
Le Père Benedettini évoque également une anecdote sur Jean Paul II. A la mort du pape polonais, le vice-directeur se souvient d’une véritable «épopée»: «Les journalistes venaient nous offrir leurs condoléances et les personnes qui étaient à l’extérieur (…), sous les colonnades, demandaient elles aussi à entrer pour venir nous offrir leurs condoléances. Nous nous les offrions réciproquement, car nous sentions tous que nous avions perdu une personne vraiment chère… Comme une osmose entre nous et la foule».
A ceux qui dans l’Eglise travaillent dans le domaine de la communication, le religieux recommande que toute l’information soit comprise comme un service à l’Eglise, aux autres, à la vérité. Il faut donc avoir «une humilité, une prudence, et un respect très grand en donnant ces informations», assure-t-il en mettant en garde contre «la précipitation, qui oblige à être superficiels». (cath.ch-apic/imedia/ak/rz)