Rome: Message de Benoît XVI pour la Journée mondiale de la paix
Défense du mariage, avortement et crise économique au cœur du message
Rome, 14 décembre 2012 (Apic) Dans son message pour la Journée mondiale de la paix du 1er janvier 2013, Benoît XVI s’attaque aux tentatives de rendre la structure naturelle du mariage «juridiquement équivalente à des formes radicalement différentes d’union», ainsi qu’au «prétendu droit à l’avortement et à l’euthanasie».
Une grande partie du message publié le 14 décembre est consacré aux vrais artisans de paix. Ce sont «ceux qui aiment, défendent et promeuvent la vie humaine en toutes ses dimensions».
Deux thèmes en particulier retiennent l’attention du pape dans son message intitulé «Heureux les artisans de paix»: la défense du mariage traditionnel et celui de la vie, de son commencement à son terme naturel.
L’union homme-femme joue un rôle social irremplaçable
La «structure naturelle» du mariage, c’est-à-dire l’union entre un homme et une femme, doit être «reconnue et promue face aux tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes radicalement différentes d’union», défend Benoît XVI. Ces tentatives «la dénaturent et contribuent à la déstabiliser, éclipsant son caractère particulier et son rôle social irremplaçable».
Le pape pointe aussi du doigt les dégâts irréparables que toute atteinte à la vie peut provoquer à l’encontre du développement, de la paix et de l’environnement. Il juge injuste de «codifier de manière sournoise de faux droits ou des abus qui, fondés sur une vision réductrice et relativiste de l’être humain et sur l’utilisation habile d’expressions ambiguës destinées à favoriser un prétendu droit à l’avortement et à l’euthanasie, menacent le droit fondamental à la vie».
Les principes qui défendent la vie et le mariage traditionnel ne sont pas des vérités de foi, souligne le souverain pontife. Ils «sont inscrits dans la nature humaine elle-même, identifiables par la raison, et donc communs à toute l’humanité». C’est pourquoi, «l’action de l’Eglise en faveur de leur promotion ne revêt pas un caractère confessionnel mais s’adresse à toutes les personnes, quelle que soit leur appartenance religieuse».
Un nouveau modèle économique basé sur la gratuité
La construction de la paix passe par un nouveau modèle de développement et d’économie, estime le pape dans son message. Pour sortir de la crise financière et économique actuelle, il faut «des personnes, des groupes, des institutions qui promeuvent la vie en favorisant la créativité humaine pour tirer, même de la crise, l’occasion d’un discernement et d’un nouveau modèle économique», explique-t-il.
A l’opposé du modèle économique basé sur la maximalisation du profit et de la consommation, le pape propose une perspective basée sur le principe de gratuité. «Le succès véritable et durable s’obtient par le don de soi, de ses propres capacités intellectuelles, de son esprit d’initiative», défend-il.
Concrètement, l’artisan de paix instaure «des relations de loyauté et de réciprocité» avec son prochain. Il «exerce l’activité économique pour le bien commun, vit son engagement comme quelque chose qui va au-delà de son intérêt propre, au bénéfice des générations présentes et futures».
Mise en garde contre la fausse paix
Le pape regrette la diffusion d’idéologies du libéralisme radical et de la technocratie. Selon elles, «la croissance économique est à obtenir aussi au prix de l’érosion de la fonction sociale de l’Etat et des réseaux de solidarité de la société civile».
Benoît XVI conclut son message par une mise en garde contre «la fausse paix que promettent les idoles de ce monde et aux dangers qui l’accompagnent. Cette fausse paix rend les consciences toujours plus insensibles, porte au repliement sur soi, à une existence atrophiée vécue dans l’indifférence». (apic/imedia/cp/ggc)