Décès du Père Jean Dujardin, artisan du dialogue judéo-chrétien
Le Père Jean Dujardin, ancien secrétaire du Comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme (1987-1999), est décédé le 3 mars 2018, annonce la Conférence des évêques de France.
Le Père Dujardin a œuvré au rapprochement entre juifs et chrétiens après le changement de vision à l’égard du judaïsme initié par la déclaration du Concile Vatican II Nostra Aetate. Il a été aussi un des négociateurs lors de la crise du Carmel d’Auschwitz et du projet de béatification de la reine Isabelle la Catholique, qui avait chassé les juifs d’Espagne.
Il axa essentiellement son travail sur la Shoah, les réflexions qu’elle suscitait, y compris théologiques et il s’appliqua à la tâche de la transmission de son histoire. Il est le cofondateur des «trains de la mémoire» qui emmène tous les deux ans un important groupe de lycéens sur les traces de la Shoah. Il fut l’un des principaux artisans de la reconnaissance par l’Église de France de son attitude durant la seconde guerre mondiale, qui aboutit à la déclaration de repentance de Drancy en 1997.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont L’Église catholique et le peuple juif, un autre regard (Calmann Levy 2003) et Catholiques et Juifs cinquante ans après Vatican II, où en sommes-nous ? (Albin Michel 2012)
Jean Dujardin, né en 1936, entre dans l’ordre de l’Oratoire en 1955. Après des études de philosophie, de théologie et d’histoire, il est ordonné prêtre en juin 1962. En 1971, il est nommé directeur de l’École Saint Martin de France, collège oratorien où il enseigne l’histoire. De 1984 à 1999, il a été supérieur général de l’Oratoire de France. De 1987 à 1999, il a été secrétaire du Comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme. Le Père Dujardin a enseigné à l’École cathédrale et au collège des Bernardins de Paris ainsi qu’au Séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. (cath.ch/com/mp)