Décès du journaliste José Ribeaud
Le journaliste José Ribeaud est mort le 2 février 2019 dans un hôpital à Berlin à l’âge de 83 ans. Proche du milieu catholique, il avait été le premier présentateur du téléjournal romand en 1966, puis rédacteur en chef de La Liberté entre 1990 et 1996. Il était aussi l’auteur de plusieurs livres consacrés à la politique et à l’histoire suisses. Très sensible à la cause du Tiers monde, il avait participé à sa retraite à la création d’une radio communautaire diocésaine et d’une école professionnelle à Madagascar.
Né à Coeuve dans le Jura en 1935, José Ribeaud est d’abord passé par le syndicalisme et l’enseignement, d’abord à Moutier, puis dans plusieurs autres pays, notamment en Afrique, avant de bifurquer vers le journalisme en 1963. En 1966, il a présenté le premier téléjournal romand diffusé depuis un minuscule studio de Zurich. Directeur du TJ romand à Zurich et vice-rédacteur du TJ national durant 15 ans, José Ribeaud a été pendant 6 ans rédacteur en chef du quotidien fribourgeois «La Liberté» où il avait succédé à François Gross.
Biographe des conseillers fédéraux
Ecrivain, biographe des conseillers fédéraux Kurt Furgler et Flavio Cotti et plus récemment Didier Burkhalter, fin connaisseur de la politique fédérale, José Ribeaud a toujours défendu un journalisme de qualité, proche de la population et soucieux des diverses opinions. Sa ‘voix de velours’ et sa simplicité en font une personnalité aimable et posée, qui ne cache cependant pas ses fortes convictions sur la solidarité nationale et internationale, sur l’Europe, sur la protection des minorités. Ardent défenseur de la culture suisse romande, il se heurte à l’hégémonie des dialectes alémaniques.
Après son départ à la retraite, le journaliste continue d’écrire. Il signe entre autres Quand la Suisse disparaîtra (1998) ou Maudite décharge en 2014 consacré à l’histoire de la décharge chimique de Bonfol, dans le Jura. En 2018, il publie un livre sur l’histoire du mouvement anarchiste et libertaire dans le Jura.
Un ami des gens
Cet «ami des gens», comme l’a qualifié Antonio Riva, ancien directeur général de la SSR, s’est aussi engagé à Antsirabé, sur les Hauts Plateaux de Madagascar, au développement d’une radio diocésaine, Radio Haja, «dignité» en langue malgache ainsi que d’une école professionnelle. «Dénoncer la corruption, diffuser la vérité, exiger la transparence du fonctionnement des pouvoirs publics, dire aux plus déshérités qu’ils ont des droits et des devoirs de citoyens libres, en un mot leur donner une dignité, telle est la mission prioritaire de Radio Haja», expliquait-il.
Marié, père de deux enfants, José Ribeaud était cinq fois grand-père. Il n’aura survécu que quelques jours à son frère aîné de cinq ans, le Père Jean Ribeaud, décédé le 27 janvier 2019, à Saint-Ursanne. Père Blanc, il avait été missionnaire au Mozambique et au Rwanda avant d’être curé de Murist et de Vuissens dans la Broye fribourgeoise puis aumônier de Notre-Dame du Vorbourg à Delémont. (cath.ch/mp)
Sur le plateau de Photos de famille, José Ribeaud décrit à Pascal Rebetez l’action humanitaire qu’il mène à Madagascar avec une fondation dont il fut le premier président.