Décès de Rolf Bloch, ancien président de la Fédération des communautés israélites de Suisse
Berne, 27 mai 2015 (Apic) Rolf Bloch, ancien président de la Fédération des communautés israélites (FSCI) de Suisse entre 1992 et 2000, est décédé le 27 mai 2015, à l’âge de 84 ans. «Servir et disparaître», telle était la devise qu’il avait rappelée lors de son départ de la présidence de la FSCI après une période difficile notamment marquée par la crise des fonds juifs en déshérence.
Rolf Bloch, propriétaire de la fabrique de chocolat Camille Bloch à Courtelary, a été durant des décennies une des figures marquantes de la communauté juive en Suisse. Il s’est fait connaître en particulier lors de la polémique sur l’attitude de la Suisse pendant la seconde guerre mondiale et les fonds juifs en déshérence. S’il estimait que la Suisse devait faire la lumière sur son attitude durant la guerre, Rolf Bloch a aussi défendu les intérêts de son pays lorsqu’il estimait qu’il était injustement accusé. Il n’a pas manqué de fustiger l’attitude de certains avocats, politiciens et organisations juives aux Etats-Unis.
Homme discret et pondéré, doué d’un grand sens de l’humour, Rolf Bloch a été un médiateur reconnu, non seulement dans le domaine religieux, mais aussi économique et social.
La faculté de Théologie de l’Université de Berne lui décerna le titre de docteur honoris causa, distinction qui lui fut également remise par la faculté de droit de l’Université de Babson aux Etats-Unis.
Encadré:
La réconciliation entre juifs et chrétiens
Au moment de quitter la présidence de la FSCI, en l’an 2000, Rolf Bloch s’était expliqué notamment sur le contentieux des juifs avec l’Eglise catholique.
Rof Bloch: «Il faut relever ici l’impressionnant mea culpa du pape Jean Paul II, et la visite à Yad Vashem et au Mur occidental, que j’ai vécue avec une grande émotion. Contrairement à ceux qui pensent que le pape aurait dû faire plus, je vois les pas qu’il a faits, qui sont bien plus importants que ceux qu’il n’a pas faits. C’est toute une théologie qui a changé, et il faut maintenant que cet enseignement descende à la base et soit mis en pratique dans la catéchèse, la prédication et la prière. Cela durera peut-être encore une génération pour que tout soit enfin assimilé, mais rien ne sera plus comme avant. C’est une pierre sur laquelle le monde entier – pas seulement les juifs ou les catholiques – pourra construire l’avenir.»
(apic/mp)