Les réactions dans le monde
Décès de Jean Paul II
Rome, 2 avril 2005 (Apic) L’Italie a décrété trois jours de deuil national après la mort du pape Jean Paul II à partir du dimanche 3 avril a annoncé le gouvernement italien. Selon le quotidien «La Reppublica», les funérailles de Jean Paul II auront lieu mercredi auront mercredi. Samedi vers minuit, le Vatican n’avait cependant donné aucune information sur ces funérailles, qui selon les dispositions prises par Jean Paul II lui-même doivent avoir lieu entre le 4eme et le 6eme jour après la mort du pape.
Contrairement à la tradition, c’est le substitut de la Secrétairerie d’Etat qui a annoncé publiquement la mort de Jean-Paul II le 2 avril 2005. C’est en effet le cardinal Camillo Ruini qui aurait dû répondre à cette charge, en tant que vicaire de Rome. En revanche, conformément à l’usage, les cloches de la basilique vaticane ont sonné le glas quelque temps après la mort du souverain pontife.
Les fidèles étaient encore plus nombreux qu’hier soir à s’être mobilisés pour la récitation du rosaire Place Saint-Pierre. Une nouvelle fois, le Gouvernorat de la Cité du Vatican avait organisé, le 2 avril 2005, une prière mariale à l’attention de Jean Paul II. A son issue, Mgr Renato Boccardo, le secrétaire du Gouvernorat du Vatican a invité les fidèles à prier en silence pour le pape, leur donnant rendez-vous pour un temps de prière à minuit, puis pour une messe célébrée le lendemain place Saint- Pierre à 10h30 par le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano.
Quelques minutes après, alors que les fidèles priaient silencieusement et que les lumières du 3e étage étaient encore allumées, Mgr Boccardo a invité les fidèles à réciter à nouveau la prière du ’Je vous salue Marie’. A la fin de la dizaine, les fidèles ont applaudi.
Le substitut de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Leonardo Sandri, a alors annoncé à la foule la mort de Jean-Paul II. «Chers frères et soeurs à 21h37, notre bien-aimé pape est retourné à la maison du Père». Les prélats ont alors entonné le chant du ’Salve Regina’. «Notre prière en silence accompagne les premiers moments de rencontre entre le pape Jean-Paul II et le Christ dans le ciel», a ajouté l’archevêque argentin, sous les applaudissements. Les fidèles pleuraient, émus, tout comme les prélats. Le cardinal Angelo Sodano est alors descendu sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, lisant alors en latin le Psaume 129 pour les défunts. Il a ensuite été traduit en italien.
Réactions
Les réactions dan le monde n’ont pas tardé, à l’annonce de la mort de Jean Paul II. En France, le président Jacques Chirac a exprimé sa «profonde émotion», soulignant que «ce deuil marque profondément la France ainsi que tous les Français qui se reconnaissent dans le message de l’Eglise catholique».
«Par son courage et sa détermination, Jean Paul II aura touché les esprits et les coeurs en ouvrant les portes de l’Eglise sur les espérances et les souffrances du monde», souligne le président français dans un communiqué.
En France toujours, le ministre de l’Intérieur Dominique de Villepin, également chargé des relations avec les cultes, a exprimé sa «très profonde émotion» après la mort de Jean Paul II dans un message adressé au président de la Conférence des Evêques de France, Mgr Jean-Pierre Ricard.
France encore: le Parti communiste français a déclaré que le pape Jean Paul II, décédé samedi soir, avait joué «un rôle de premier plan dans les grands débats catholiques et moraux de notre époque» et laissait «sur ce plan un héritage complexe et contradictoire».
«Sensible au sort des plus faibles et des plus démunis, il a dénoncé, dans son propre pays comme dans le monde, un ordre capitaliste qui les ignore et creuse les inégalités», a ajouté le PCF. Mais, a poursuivi le Parti communiste, «il aura aussi conduit l’église catholique à freiner un mouvement progressiste en son sein».
Réactions aussi à la Fédération protestante de France (FPF), qui a exprimé samedi sa fraternité et sa sympathie aux catholiques après la mort de Jean Paul II, «ce deuil qui les atteint si profondément comme il nous touche, nous, protestants».
Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président en exercice de l’Union européenne, a exprimé sa «tristesse» et son «émotion» après le décès du pape Jean Paul II, dont il a salué le «message de paix».
En Pologne, Jean Paul II était véritablement vénéré. «C’est grâce à lui, que nous avons retrouvé la foi et l’espoir», déclarait vendredi Lech Walesa, chef historique du syndicat Solidarité dont les actions, soutenues par la majorité de la population, ont eu raison du système communiste à la fin des années 1980. L’écrasante majorité des Polonais n’hésite pas à désigner le souverain pontife défunt, premier pape slave de l’Histoire, comme le plus grand personnage de l’Histoire du XXe siècle.
Et dire que Karol Wojtyla avait failli rester acteur et exceller dans ce métier avant d’embrasser le sacerdoce qui l’avait conduit à la tête de l’Eglise de Rome, affirment ses amis de jeunesse à Cracovie.
Réactions en Angleterre aussi. La reine Elizabeth II d’Angleterre a exprimé samedi son «profond chagrin», a annoncé le palais de Buckingham dans un communiqué. Quant au Premier ministre britannique Tony Blair, il a pour sa part déclaré que le monde avait perdu en la personne de Jean Paul II un chef religieux qui était «vénéré par les peuples de toutes confessions et par aussi par les non croyants».
A New York enfin, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, s’est déclaré samedi «profondément attristé» par la mort du pape Jean Paul II, qu’il a qualifié d’»infatigable avocat de la paix».
En Suisse enfin, le Conseil de la FEPS rappelle aux évêques suisses et à ses frères et soeurs catholiques romains que «la bravoure avec laquelle il a supporté sa maladie fait de Jean-Paul II un exemple d’espérance et de confiance pour beaucoup de gens frappés par la souffrance».
Les Eglises protestantes de Suisse soulignent l’apport de Jean Paul II dans la transmission ” Conseil de la FEPS (Fédération des Eglises protestantes de Suisse) rend hommage «en particulier au zèle infatigable du pontife à transmettre les valeurs fondamentales du christianisme et à ses efforts en vue de la paix et de la bonne entente entre les peuples». (apic/ag/imedia/pr)