Décès du «chanoine rouge» François Houtart
Le chanoine belge François Houtart, un des principaux hérauts de la théologie de la libération, est décédé le 6 juin 2017, à l’âge de 92 ans. Le «chanoine rouge» était une personnalité controversée, ayant notamment avoué des abus sexuels sur mineurs.
François Houtart, né à Bruxelles en 1925, s’est illustré dans de nombreux combats, rapporte Cathobel, le site d’information de l’Eglise en Belgique. Engagé dans la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale, il tombe par la suite amoureux de l’Amérique latine, qu’il découvre lors d’un congrès de la Joc (Jeunesse ouvrière chrétienne). Il devient, en Belgique, l’un des précurseurs de la théologie de la libération. Au milieu des années 1970, il fonde le Centre Tricontinental (CETRI) ainsi que la publication Alternatives Sud, deux initiatives visant à sensibiliser l’opinion sur les relations Nord-Sud. Expert au Concile Vatican II (1962-1965), il participe à la rédaction de la Constitution Gaudium et Spes. Dans les années 1960-1970, il s’engage dans la lutte contre la Guerre du Vietnam, contre l’Apartheid en Afrique du Sud, et dans le soutien aux luttes de libération des colonies portugaises.
Aveu d’abus sexuels
Il fournit au cours de sa vie de nombreuses analyses liées à des questions de développement, considérées à la lumière de l’Evangile. Pour François Houtart, il était notamment nécessaire d’élaborer de nouveaux projets pour la planète, basés sur quatre principes: le respect de la nature, l’économie au service de l’homme, l’organisation des rapports sociaux, la multiculturalité favorisant la construction sociale.
Pressenti pour l’obtention du Nobel de la Paix dans les années 2000, la campagne en ce sens est stoppée net par des accusations d’abus sexuels portées contre lui par un membre mineur de sa famille. François Houtart admit en 2011 avoir commis, 40 ans auparavant, des attouchements sur cette personne, à l’époque âgée de 8 ans. Il regretta publiquement cet acte «inconsidéré» et «irresponsable», qu’il décrivait comme en contradiction avec sa foi chrétienne. Suite à cette affaire, il démissionna également du CETRI.
Au moment de sa mort, le «chanoine rouge» vivait à Quito, la capitale de l’Equateur. (cath.ch/cathobel/rz)