«Pas de réponse militaire» au problème nord-coréen, estime Bruno-Marie Duffé

«Il n’y a pas de réponse militaire à la menace» causée par le programme nucléaire de la Corée du Nord, a déclaré l’abbé Bruno-Marie Duffé, secrétaire du Dicastère pour le service du développement intégral, en réaffirmant le soutien du Saint-Siège au désarmement nucléaire, le 18 septembre 2017, lors de l’assemblée générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne, en Autriche.

Le programme nucléaire de la Corée du Nord «menace la paix et la sécurité dans la région», a affirmé le prêtre lyonnais, ainsi que «l’intégrité du régime de non-prolifération». «Aussi difficile que cela puisse paraître», le Saint-Siège soutient «les efforts de négociations pour la dénucléarisation», a-t-il ajouté.

Plus largement, la communauté internationale «doit travailler sans relâche pour le désarmement nucléaire», a indiqué le Père Duffé. «Le gaspillage de ressources pour des armes nucléaires est une mauvaise répartition des ressources», qui devraient plutôt servir au développement humain, a-t-il affirmé reprenant des mots du pape François.

«La sécurité n’est pas un jeu à somme nulle»

Tous les dirigeants politiques devraient «collaborer de bonne foi» autour du but commun de la non-prolifération et du désarmement nucléaire, a exhorté le prêtre. Il faut en finir avec «l’éthique de l’isolationnisme, du propre-intérêt et de la peur», car «la sécurité n’est pas un jeu à somme nulle». Au contraire, «notre propre paix et notre sécurité dépendent de la garantie de la paix et de la sécurité des autres».

Cette déclaration s’inscrit dans la continuité des interventions du Saint-Siège, de plus en plus critiques à l’égard des armes nucléaires. Le 28 mars dernier, le pape François avait appelé dans un message à «dépasser la dissuasion nucléaire», estimant qu’une «stabilité basée sur la peur» n’était pas durable. (cath.ch/imedia/xln/gr)

Bruno-Marie Duffé, prêtre lyonnais de 65 ans, a été choisi en juin 2017 par le pape François pour seconder le cardinal Peter Turkson à la tête du Dicastère pour le développement humain intégral, qui promeut la doctrine sociale de l’Église.

Docteur en philosophie du droit et en éthique sociale, il a enseigné la théologie morale et la doctrine sociale de l’Église à l’Université catholique de Lyon dès 1982. À partir de 2005, il a également été professeur d’éthique sociale et sanitaire au Centre régional de lutte contre le cancer Léon-Bérard de Lyon et il a dirigé le certificat universitaire de pastorale sanitaire à la Catho de Lyon.

Depuis 2012, il s’est beaucoup engagé pour l’accueil des Roms et des migrants, en tant que vicaire épiscopal en charge des questions de famille de santé et de société pour le diocèse de Lyon. GR