De plus en plus d'exorcismes dans le monde…aussi par téléphone
La 13e conférence annuelle des exorcistes, qui s’est déroulée au Vatican du 16 au 21 avril 2018, a confirmé l’augmentation des demandes d’exorcismes dans le monde. Un rite que certains prêtres seraient à présent forcés de pratiquer par téléphone.
«Il y a des prêtres qui réalisent des exorcismes avec leur téléphone portable. C’est possible grâce à Jésus», a affirmé le cardinal Ernest Simoni, selon le quotidien britannique The Telegraph du 16 avril 2018.
L’évêque albanais faisait partie des plus de 250 personnes, prélats, prêtres, théologiens, psychologues et criminologues de 51 pays réunis à l’institut de l’Athénée pontifical Regina Apostolorum à Rome pour une semaine de «cours» sur le rite d’exorcisme et la prière de libération. Il s’agissait de la treizième édition de la conférence lancée en 2004.
Fascination culturelle pour le diable
L’assemblée a notamment insisté sur l’augmentation constante des demandes d’exorcismes dans le monde. En Italie seulement, 500’000 personnes ont déclaré avoir été victimes d’une possession démoniaque au cours des dix dernières années. Un chiffre qui a triplé en comparaison des précédentes décennies. Le prêtre britannique Anthony Barratt, qui participait à l’événement, a confirmé au journal que la demande est absolument en croissance.
Les intervenants ont considéré que ce phénomène était le résultat d’un déclin généralisé de la foi chrétienne. Le développement d’internet, en facilitant l’accès à la magie noire, à l’occultisme et au satanisme, a également été désigné comme un facteur de l’explosion des cas de possessions. L’essor d’une culture favorisant la fascination pour les phénomènes diaboliques a été évoquée.
Demandes de musulmans
La déclaration du cardinal albanais Simoni, connu pour avoir été emprisonné et torturé sous la dictature communiste, sur l’utilisation des téléphones a surpris l’assemblée, note The Telegraph. Le professeur Giuseppe Ferrari, un expert reconnu des pratiques d’exorcisme, a clarifié la chose en indiquant que les prêtres n’utilisaient leurs téléphones que pour prier avec les personnes prétendument possédées. Il s’agirait de les calmer dans un premier temps, avant d’entamer une réelle procédure d’exorcisme. Il a relevé que si un exorciste ne se trouvait pas sur les lieux, il ne pouvait pas contrôler les aspects physiques d’un exorcisme.
Le cardinal Simoni a en outre assuré avoir des demandes régulières d’expulsions de démons de la part de musulmans. «Jésus est venu pour tous les hommes. Ces personnes restent musulmanes», a précisé le prélat albanais.
Focus sur la sorcellerie en Afrique
Les sujets traités pendant la conférence étaient ‘les anges et les démons dans les Ecritures saintes’, ‘comment reconnaître les cas de possessions diaboliques’, la ‘pornographie infantile utilisée dans les rites occultes et sataniques’, ainsi que ‘la sorcellerie en Afrique et les cultes afro-américains en Amérique latine’. Le cours traitait pour la première fois des pratiques de magie noire en Afrique, note le site catholique américain Crux. Les travaux se sont plus spécialement portés sur les phénomènes de meurtres rituels d’enfants qui se multiplient sur le continent noir. Des pratiques «cruelles et inhumaines» que les représentants de l’Eglise ont été appelés à combatte de toutes leurs forces. (cath.ch/ag/rz)