De plus en plus de soldats suisses en pèlerinage à Lourdes
De plus en plus de jeunes soldats suisses participent au pèlerinage militaire international à Lourdes, assure Mgr Alain de Raemy, responsable de l’aumônerie militaire. L’évêque auxiliaire de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), qui a également été aumônier de la Garde suisse à Rome, témoigne de son expérience des deux corps d’armée.
Mgr de Raemy a été interviewé dans l’édition germanophone du portail Vatican News du 19 mai 2018. Le pèlerinage militaire international de Lourdes s’est déroulé en 2018 du 18 au 20 mai.
Quelles sont les différences entre la Garde suisse et l’armée suisse?
Dans la Garde, le soldat vit une expérience privilégiée, dans l’entourage du Successeur de Pierre. Il doit vraiment se poser des questions sur sa foi. Et ses services sont souvent longs, en silence, sans téléphone, ni aucune distraction. Là, il fait vraiment l’expérience d’une découverte de lui-même, dans le silence, devant Dieu.
Cette expérience profonde, les soldats de l’armée suisse la font moins. Ils rentrent chez eux le week-end et la pastorale n’est pas aussi présente que dans la Garde suisse. Mais de plus en plus de soldats suisses, et de ceux qui sont en service, se rendent à Lourdes. Parmi ceux qui s’inscrivent pour le pèlerinage, Il y a également des protestants et même depuis deux ans des musulmans. En 2017, un soldat catholique a été confirmé à lourdes, il souhaitait le faire au cours de ce pèlerinage.
Combien de soldats suisses participent au pèlerinage?
En 2018, quelque 80 jeunes gens, actuellement en service, ont fait le voyage. Ils servent depuis le mois de janvier et sont autorisés à faire le pèlerinage, qui compte comme du temps de service. A Lourdes, ils dorment sous tente, comme à l’armée, mais c’est quelque chose pour eux de complètement différent. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils passent trois jours dans un contexte religieux.
Le pèlerinage a eu lieu pour la 60e fois et, au-delà de la tradition: de quelle façon, selon vous, un pèlerinage militaire s’adapte au contexte de Lourdes, avec les apparitions mariales et l’accueil des malades. Comment les soldats s’y intègrent-ils?
Certains de ceux qui viennent des zones de guerre, viennent avec leurs blessés, par exemple pour faire le Chemin de croix. Pour ceux-là, qui ont assisté à des scènes de violence, des questions existentielles très profondes se posent. Lourdes signifie un retour à la source. C’est ce que la Vierge Marie a dit à Bernadette. Ils doivent faire ce pèlerinage unis, marcher en tant que peuples. Cela a une signification profonde pour ceux qui ont vécu des situations de guerre. Et pour les autres, il y a la camaraderie, qui est très présente chez les militaires. Et lorsqu’ils se rencontrent le soir pour boire une bière, après avoir chanté pendant la messe, ils font vraiment une expérience de vie complète. (cath.ch/vn/rz)