Davantage de «Fenêtres catéchétiques» en Valais francophone
Sion, 08.09.2015, (cath.ch-apic) Les cours d’»éthique et cultures religieuses» ont été réduits dans les écoles du Valais francophone. En contre-partie, les Eglises catholique et réformée bénéficient de fenêtres catéchétiques supplémentaires. L’accord entre l’Etat par les Eglises, signé en juin 2015, est applicable dès la rentrée 2015-2016, à l’horizon 2016 au plus tard.
«C’est une bonne chose, on est gagnant», se réjouit Pierre-Yves Maillard, le vicaire général du diocèse de Sion en évoquant la récente redistribution des heures Enbiro et des «fenêtres catéchétiques» à l’école du valais francophone. A l’initiative d’Oskar Freysinger, chef du département de la formation et de la sécurité de l’Etat du Valais, une rencontre s’est déroulée à l’évêché de Sion en janvier 2015. Le chef du département de la formation est venu vers l’évêque du diocèse de Sion, Mgr Jean-Marie Lovey, et Beat Abegglen, Président du Conseil synodal de l’Eglise réformée évangélique du Valais (EREV), avec la proposition de réduire les heures d’»éthique et cultures religieuses» (ECR) dispensées à l’école et d’augmenter les «fenêtres catéchétiques». Une déclaration commune avalisant ces changements a été signée par Mgr Lovey, Beat Abegglen et Oskar Freysinger.
Concrètement, les heures d’ECR passent de deux à une période et demie (une période = 45 minutes). L’Eglise catholique gagne trois «fenêtres catéchétiques» pour arriver à dix sur la période de la scolarité obligatoire. La culture religieuse fait son entrée en 1èrte et 2ème année HArmos (école enfantine) à raison de 45 minutes hebdomadaires. L’année 2015-2016 servira de période de transition aux différents acteurs pour organiser ces adaptations.
Du saupoudrage
«Je reste convaincu que les cours de science des religions sont plus ou moins du saupoudrage. Ce n’est pas la même logique qu’un cours de catéchisme», assure Oskar Freysinger. Le conseiller d’Etat plaide pour la primauté du développement spirituel de l’enfant avant «d’aller plus loin» dans la connaissance des autres religions et cultures. «C’est une question d’identité spirituelle, il faut une bonne connaissance de soi-même pour pouvoir ensuite appréhender l’autre dans sa culture et sa religion», argumente-t-il. Est-ce une première étape vers la diminution d’Enbiro? Voire sa suppression?
«A choisir, je donne clairement la priorité au catéchisme dans un premier temps et, si je pouvais, j’intègrerais l’ECR au cours d’histoire où elle a parfaitement sa place», tranche Oskar Freysinger. Plus facile à dire qu’à faire. Le chef du département de la formation doit, en effet, avoir l’aval du Conseil d’Etat pour procéder à un tel changement. Il envisage également l’alternative de repousser les cours d’ECR au niveau du cycle.
L’ECR, un complément indispensable.
Katerina Fracheboud, la coordinatrice des intervenants protestants à l’école primaire, se réjouit des « fenêtres catéchétiques» supplémentaires que l’Eglise réformée a obtenues avec cet accord. L’EREV a décidé d’introduire deux fenêtres supplémentaires, actuellement en cours d’élaboration, qui seront proposées aux enfants de 1H et 2H dès la rentrée scolaire 2016. La diminution de la durée de l’ECR reste acceptable pour Katerina Fracheboud. «C’est une bonne chose pour les plus petits», estime-t-elle en évoquant l’introduction de la culture religieuse à l’école enfantine. «C’est, en revanche, une erreur de vouloir supprimer l’ECR, qui constitue une ouverture à l’autre dans le respect et la tolérance, tout en étant très bon complément aux cours d’Histoire», prévient-elle. (apic/bh)