Dans sa ville d'Asti, le pape François célèbre «le goût des racines»
«Je suis venu pour retrouver le goût des racines», a déclaré le pape François lors de l’homélie prononcée en la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption d’Asti, le 20 novembre 2022. «C’est de ces terres que mon père est parti pour émigrer en Argentine», s’est-il souvenu, rendant hommage à «ces terres rendues précieuses par les bons produits du sol et surtout par l’authentique travail acharné des gens».
Seulement 1’200 habitants d’Asti ont pu se rendre à l’intérieur de la magnifique mais petite cathédrale afin d’assister à la célébration de la messe, 4’000 autres ayant été installés, malgré le froid matinal, sur la place de la cathédrale pour suivre la cérémonie grâce à deux écrans géants. En amont de la célébration, environ 25’000 habitants de la région, selon l’organisation, s’étaient amassés sur le kilomètre et demi de rues de la petite cité piémontaise que le pontife a parcouru en papamobile pour se rendre à la cathédrale.
Le pape, qui est logé dans l’archidiocèse, est arrivé à Asti la veille. Dans l’après-midi de samedi, il a rendu plusieurs visites à des membres de sa famille paternelle. Il a notamment déjeuné chez une cousine qui célébrait son 90ème anniversaire dans la petite bourgade de Portacomaro, village d’origine de son père situé à une dizaine de kilomètres d’Asti. Il s’est ensuite rendu dans la maison de retraite de ce village pour saluer plusieurs pensionnaires avant de rejoindre une commune voisine où réside une autre cousine.
Le père du pape, Mario, a quitté la région en 1929 pour rejoindre l’Argentine. Il y a rencontré Regina Maria Sivori, une fille d’immigrés génois qui est devenue sa femme et la mère de Jorge Mario et de ses quatre frères et sœurs.
Les racines de la foi sont dans la Croix
Dans son homélie, le pape a encouragé les habitants d’Asti à se souvenir de leur passé et à retourner «aux racines de la foi», celle du «sol aride du Calvaire où la semence de Jésus, en mourant, a fait germer l’espérance».
Au jour de la fête du Christ-Roi, il a rappelé que la royauté de Dieu se manifestait précisément dans le «paradoxe de la Croix», quand «les bras ouverts» et couronné d’épines, il a décidé d’étreindre l’humanité. «Il est entré dans les trous noirs de la haine et dans les trous noirs de l’abandon pour éclairer toute vie et embrasser toute réalité», a-t-il souligné.
Le pape François a opposé deux attitudes devant la Croix: en premier lieu celle du «spectateur», dont le ‘refrain’ s’exprime dans les paroles du mauvais larron: «si tu es roi, sauve-toi toi-même!». Cette attitude est «une vague déferlante qui se propage par l’indifférence», a-t-il déploré, critiquant l’hypocrisie des «chrétiens à l’eau de rose qui disent croire en Dieu et vouloir la paix, mais ne prient pas et ne se soucient pas du prochain».
Au contraire, l’attitude de celui qui s’implique face au mystère de la Croix s’incarne dans la figure du bon larron qui, aux côtés du Christ sur le Calvaire, «devient le premier saint» parce qu’il place sa confiance en Dieu et demande son «intercession». «Intercéder, se rappeler au Seigneur, ouvre les portes du ciel», a assuré l’évêque de Rome.
Un unique séminariste pour le diocèse d’Asti
Pendant la célébration, le pape a conféré le ministère d’acolyte à l’unique séminariste du diocèse d’Asti, Stefano Accornero. En amont de la célébration, le jeune homme de 24 ans a exprimé sa gratitude de pouvoir effectuer franchir cette étape sur le chemin qui le mène au sacerdoce en présence du pape, expliquant que l’acolytat, soit le service de l’autel, était un «tremplin» pour aimer encore plus encore «le corps du Christ qu’est l’Église».
Sortant de son texte, le pape a fait remarquer que les vocations manquaient dans le diocèse piémontais et invité la population à prier pour qu’en émergent de nouvelles.
À la fin de la messe, le pape a prononcé l’Angélus à l’intérieur de la cathédrale, avant de retourner à l’archidiocèse pour déjeuner. L’après-midi, il s’est rendu au stade municipal où il a échangé avec 1’340 enfants, avant de s’envoler en hélicoptère pour Rome. (cath.ch/imedia/cd/gr)