Dans 'Gaudete et exsultate', le pape parle en tant que père spirituel, estime Mgr De Donatis
A travers l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate, le pape François s’exprime comme un «père spirituel», a affirmé Mgr Angelo De Donatis, vicaire pour le diocèse de Rome, lors de la présentation du document à la presse le 9 avril 2018 au Vatican. Le pape veut ainsi garder les hommes d’une vie médiocre.
Le pontife a préparé cette troisième exhortation apostolique «en priant», a affirmé Mgr De Donatis, qui s’est dit lui-même surpris d’avoir été choisi pour la commenter. Sans doute parce que «j’ai prêché les exercices spirituels à la Curie il y a quatre ans», a-t-il relevé.
Pour le prélat italien, ce document est le fruit d’une des «plus belles choses du pontificat», au point d’en révéler le cœur. Nourri par les homélies quotidiennes de la Maison Sainte-Marthe, ce texte souligne le souci du pape François de la «paternité spirituelle». Le successeur de Pierre souhaite ainsi répondre à une «soif de lumière», en apportant «la nourriture adaptée» à l’époque, a insisté Mgr De Donatis.
Selon le vicaire de Rome, le pape veut donc «maintenir le cap» vers ce qui est «décisif», et élargir les regards des croyants vers l’horizon de la sainteté. Car le contraire de celle-ci n’est pas le péché, mais une «existence médiocre». Cela permet aussi, a ajouté Mgr De Donatis, de donner un sens à la vie, en la concevant comme une «mission» d’incarner le Christ aujourd’hui dans le monde.
«Sans la perspective de la sainteté, il n’y a pas de vie chrétienne possible», a renchéri Paola Bignardi, de l’Action catholique italienne, elle aussi invitée à présenter Gaudete et exsultate. En définitive, le pape François réaffirme que la sainteté consiste en la vie chrétienne accomplie.
A contre-courant
Si «la sainteté est la voie de la joie», a-t-elle souligné, il n’y a pas d’intermédiaire ou d’accommodements possibles. Elle va »à contre-courant» de la société actuelle. Une expression qui figure d’ailleurs dans le document et dans la vidéo de présentation réalisée par le Vatican pour l’occasion.
C’est pourquoi, a encore ajouté Mgr De Donatis, le pape invite dans son exhortation à un examen de conscience quotidien. Et insiste aussi longuement sur les tentations du diable, qui n’est pas un «mythe» mais un être personnel. Dans la prière du Notre Père, il faudrait ainsi, a-t-il remarqué à la suite du pape, parler du «Malin» et non du mal dans la dernière demande – ›délivre nous du mal’. (cath.ch/xln/mp)