Cyrille Ier serait prêt à discuter avec l'Église ukrainienne
Le patriarche russe Cyrille Ier serait prêt à envisager une «table ronde» réunissant des représentants des Eglises de Russie et d’Ukraine. Cette perspective ressort d’une rencontre entre le chef de l’Eglise orthodoxe russe et une délégation du Conseil œcuménique des Eglises (COE), le 17 mai 2023.
Cyrille Ier s’est entretenu de cette proposition de table ronde avec le secrétaire général du COE, Jerry Pillay, a indiqué le Patriarcat de Moscou, relayé par l’agence allemande Katholische Nachrichtenagentur (KNA). Le déplacement du COE a eu lieu à la demande du Comité central du Conseil et fait partie d’une série de visites qui ont déjà inclus l’Ukraine.
Le COE, basé à Genève, espère pouvoir réunir autour d’une table les deux Églises orthodoxes d’Ukraine et l’Église orthodoxe russe en conflit au cours de la première semaine d’octobre. Une démarche considérée comme extrêmement difficile, et pas seulement en raison de la guerre de la Russie contre l’Ukraine. L’Eglise orthodoxe russe dénie à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (OKU), fondée en 2018, le droit d’exister. Le Patriarcat de Moscou avait rompu ses relations avec le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, après que celui-ci ait reconnu l’indépendance de cette Eglise, en 2018.
Condamnation de la politique religieuse
Lors de sa rencontre avec le COE, Cyrille Ier a condamné les actions du gouvernement de Kiev contre l’Église orthodoxe ukrainienne. L’Eglise rattachée au Patriarcat de Moscou présente sur le territoire ukrainien fait en effet face une série de procédures juridiques à son encontre, notamment sur le contrôle du monastère historique de la Laure de Kiev. Le chef de l’Eglise orthodoxe russe fait, lui, l’objet de critiques internationales pour son soutien à la guerre de la Russie contre l’Ukraine.
Le Conseil œcuménique des Églises (COE) compte actuellement 352 Églises protestantes, anglicanes, orthodoxes et vieilles-catholiques ainsi que des communautés ecclésiales dans plus de 110 pays. L’Eglise catholique romaine n’est pas membre du COE, mais y a un rôle d’observatrice. (cath.ch/kna/arch/rz)