La crise du système est une opportunité, affirme le pape aux Mouvements populaires
Le pape François a envoyé le 17 février 2017 un message pour la 4e rencontre mondiale des Mouvements populaires, qui se tient en Californie du 16 au 19 février. Le Souverain pontife y dénonce «l’invisible tyrannie de l’argent», affirmant que la crise actuelle est aussi une occasion de changement.
Dans son message, le pape commence par dénoncer un système économique où sévit «l’invisible tyrannie de l’argent», et qui cause «d’énormes souffrances à la famille humaine». Système qui agit parfois avec «la brutalité des voleurs» décrite dans la parabole évangélique du Bon Samaritain.
Il s’agit donc pour lui d’abord de dépasser «l’aveuglement morale de l’indifférence», pour regarder en face la réalité. Chômage, violence, corruption, crise d’identité, démocratie vidée de son contenu : autant de symptômes de cette crise pour le pontife, qui conduit à une déshumanisation croissante.
Un système gangréné
Mais «la gangrène du système ne peut être dissimulée pour toujours», ajoute le pape, en accusant le pouvoir de «manipuler la peur, l’insécurité, les querelles (…) afin de déplacer la responsabilité de tous ces maux sur le non-prochain». A l’intention de ceux qui ne manqueraient de voir dans ce discours un manifeste anti-Trump, le pontife argentin a souligné ne faire allusion à «personne en particulier».
Mais ce danger et cette crise ne doivent pas conduire à la paralysie, poursuit-il: ils peuvent aussi être une opportunité. A condition de pratiquer le «commandement du Seigneur» d’aimer son prochain comme soi-même, plutôt que de faire le tri entre «qui est un prochain et qui ne l’est pas».
Vraie compassion
«Vous pouvez devenir proche de quiconque vous rencontrez dans le besoin, a expliqué le pape François, et vous le ferez si vous avez de la compassion en votre cœur». La compassion n’est pas un «vague sentiment», a-t-il ajouté, mais la prise en charge de l’autre, «jusqu’à payer personnellement pour lui».
Le pontife a conclu son message en alertant sur la crise écologique, qui est «réelle». Il ne s’agit donc pas de «tomber dans le déni». Sur le terrorisme, «aucune religion n’est terroriste», soutient-t-il enfin: «le terrorisme chrétien n’existe pas, le terrorisme juif n’existe pas, et le terrorisme musulman n’existe pas».
La rencontre en Californie est parrainée par le nouveau dicastère pour le service du développement humain intégral, et son préfet, le cardinal ghanéen Peter Turkson, est présent sur place. (cath.ch/imedia/ap/pp)