A Bamenda, à l'ouest du Cameroun, la majorité de la population parle anglais (Photo:rbairdpccam/Flickr/CC BY-NC 2.0)
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Crise sécessionniste au Cameroun: l'Eglise appelle à la décentralisation

Mgr Samuel Kleda, président de la Conférence épiscopale du Cameroun, s’est déclaré préoccupé par les risques de violence entre communautés anglophones et francophones du pays. Il a appelé au dialogue et à la mise en place d’une forme de décentralisation dans le pays.

Depuis novembre 2016, les deux régions anglophones, au nord-ouest et au sud-ouest du Cameroun réclament leur scission d’avec le reste du pays, où le français est majoritairement parlé. Les anglophones veulent créer leur propre Etat, avec comme capitale Bamenda, chef-lieu de la province du Nord-ouest. Ils ont invoqué leur marginalisation dans le pays.

De l’égalité à la séparation

D’une simple revendication pour l’égalité des langues officielles (anglais et français) dans l’administration, les anglophones en sont arrivés à une revendication indépendantiste, malgré les dispositions prises par le président Paul Biya. Par décret présidentiel, il a créé en janvier une commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme. Cela n’a pas suffi à calmer les anglophones les plus radicaux. Ils mènent, depuis, de nombreuses actions, provoquant une véritable crise dans le pays.

L’Eglise catholique a refusé de prendre parti dans ce conflit. L’archevêque auxiliaire de Bamenda, Mgr Michael Ebibi, a rappelé que l’Eglise s’opposait à toute violence d’où qu’elle vienne.

Plainte contre l’Eglise

Dans une interview, le 9 août 2017, au média allemand Deutsche Welle, l’évêque a rappelé que dès le départ, l’Eglise avait fait acte de médiation entre le gouvernement et les indépendantistes, dont certains membres ont été arrêtés. D’autres sont dans la clandestinité, et d’autres encore se sont exilés.

Des parents d’élèves ont néanmoins attaqué l’Eglise catholique en justice, à cause des grèves des professeurs anglophones dans les collèges privés catholiques, entre octobre 2016 et avril 2017. Ils ont retenu à charge le non paiement des enseignants, des frais de scolarité à la suite du débrayage des professeurs, et des impôts. Ils réclament un dédommagement de 150 milliards de francs CFA (262 millions de CHF) ont indiqué plusieurs médias camerounais.

Nécessité de décentralisation

Le procès qui devait avoir lieu en avril, a été reporté au 24 juillet 2017, sans qu’on sache s’il a pu avoir lieu ou non. De son côté, l’Eglise réfute toute responsabilité.

Mgr Samuel Kleda a préconisé le dialogue entre anglophones et francophones. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de mettre en place une véritable politique de décentralisation qui permettrait à chaque région de se développer.

Il a précisé qu’une délégation de la Conférence épiscopale s’était rendue à Bamenda pour discuter avec les responsables anglophones. (cath.ch/ibc/ag/rz)

 

A Bamenda, à l'ouest du Cameroun, la majorité de la population parle anglais
11 août 2017 | 14:37
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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