Crise migratoire: le pape François déplore «un retour au passé»

«L’histoire de ces dernières décennies a montré des signes d’un retour vers le passé», a affirmé le pape François dans un message envoyé le 16 novembre 2021 aux membres du Centre Astalli, un centre d’accueil pour les migrants situé à Rome. Il a une nouvelle fois déploré les nombreux conflits, la montée des populismes et des nationalismes et la «construction de murs».

Une intervention qui trouve un écho tout particulier dans l’actualité, notamment vis-à-vis des tensions migratoires observées ces derniers jours dans l’Est de l’Europe. Le 15 novembre, le gouvernement polonais a annoncé qu’il comptait installer une barrière de 180 kilomètres de long à la frontière avec la Biélorussie pour empêcher l’entrée de migrants sur son territoire.

En 2015, dans un message à la Communauté Sant’Egidio, le pape François avait dénoncé d’une manière similaire la violence qui consiste à «élever des murs et des barrières pour bloquer ceux qui cherchent un lieu de paix». Une intervention qui était survenue peu de temps après l’annonce faite par Viktor Orban, premier ministre hongrois, de la construction d’un mur anti-migrants à sa frontière.

Dans son discours aux membres du centre jésuite, François a critiqué les politiques migratoires qui considèrent que «la seule solution» est l’installation des migrants dans des camps, «des endroits peu sûrs». Des déclarations significatives à quelques jours de son voyage à Lesbos (le 5 décembre) où il doit une nouvelle fois visiter un camp de migrants, cinq ans après une première visite sur l’île grecque en 2016.

Voulant néanmoins saluer le travail de ceux qui œuvrent pour les migrants, en particulier les membres du Centre Astalli qui célébrait ses 40 ans d’existence, le chef de l’Église catholique a souligné les «signes d’espérance qui permettent de rêver de marcher ensemble». 

Le pape François avait félicité les jésuites du Centre Astalli pour leur «engagement renouvelé pour une authentique culture de l’accueil et de la solidarité» à plusieurs reprises, notamment en juillet 2020. Dès le début de son pontificat, en septembre 2013, il s’était rendu dans les infrastructures du centre d’accueil pour migrants situé dans Rome et fondé par le Père Pedro Arrupe. (cath.ch/imedia/cd/bh)