Syrie: Les chrétiens redoutent un scénario à l’irakienne si le régime Assad tombe
Craintes du pasteur de la communauté évangélique à Beyrouth
Berlin, 19 août 2011 (Apic) Le président syrien Bachar al-Assad est considéré comme une protection pour la minorité chrétienne en Syrie, affirme le pasteur évangélique allemand Jonas Weiss-Lange. Ce dernier, interrogé jeudi 10 août sur les ondes de la radio «Deutschlandradio Kultur» à Berlin, est pasteur de la communauté évangélique germanophone à Beyrouth, qui inclut les fidèles vivant en Syrie.
Le pasteur Jonas Weiss-Lange, qui se rend régulièrement en Syrie, a toujours reçu ce message de la part des dirigeants chrétiens dans le pays. Il relève que Bachar al-Assad et sa famille appartiennent à la minorité alaouite, raison pour laquelle il considère les autres minorités avec lesquelles il peut s’allier. La grande majorité des chrétiens qui jouissent d’une liberté relative sous le régime baathiste craignent que les fondamentalistes islamistes s’emparent du pouvoir si Assad tombait. Ils redoutent le scénario qui s’est passé en Irak après la chute du dictateur Saddam Hussein.
Le président «protège les chrétiens»
Officiellement, la Syrie est un Etat laïc, relève-t-il. Mais, dans l’histoire, pour les chrétiens orientaux dans les pays musulmans, il doit toujours y avoir quelqu’un qui les protège. Et dans ce pays, souligne-t-il, c’est «le chef de l’Etat, et dans ce sens en Syrie, aujourd’hui, c’est le président».
Les Eglises en Syrie, ajoute-t-il, se disent reconnaissantes pour la protection qu’elles reçoivent grâce au régime en place. «C’est formulé de façon différenciée, mais c’est la position». Les chrétiens, malgré les critiques qui existent et qui sont aussi exprimées, n’aimeraient pas trop que cela change.
Le fait que le président Bachar al-Assad ait nommé lundi dernier le général Daoud Rajha, un chrétien grec-orthodoxe, comme nouveau ministre de la Défense, n’est pas, pour le pasteur allemand, quelque chose d’extraordinaire. «Il y a toujours eu des chrétiens dans des positions importantes» en Syrie, rappelle-t-il. Pour le responsable de la communauté évangélique germanophone à Beyrouth, qui était encore récemment à Damas, les chrétiens des diverses obédiences en Syrie savent que si le pays sombre dans le chaos, ils feront partie des perdants. Ils ne souhaitent qu’une simple chose, conclut-il, «c’est de survivre». (apic/kna/be)