Coupe d'Afrique: les chrétiens absents de l'équipe égyptienne
Alors que l’Egypte accueille, du 21 juin au 19 juillet 2019, la 32e Coupe d’Afrique de football, l’équipe nationale n’aligne aucun chrétien. Une situation emblématique de la discrimination subie par cette minorité religieuse dans la société égyptienne, affirme l’ONG de défense des chrétiens Portes ouvertes Suisse.
L’Egypte est l’une des équipes-phares du football africain. Avec sept titres, cette nation détient le record de la Coupe d’Afrique. Pour la cinquième fois, également un record, le pays des pyramides organise la Coupe continentale. Certains observateurs ont cependant observé qu’aucun chrétien ne figurait dans l’équipe nationale. Un fait intriguant si l’on considère qu’un Egyptien sur dix est chrétien. Selon une source égyptienne anonyme proche de Portes ouvertes, les chrétiens font l’objet d’une discrimination systématique dans le domaine du football. Il n’y aurait ainsi aucun représentant de cette religion dans la ligue nationale supérieure. La source de l’organisation évangélique basée à Romanel-sur-Lausanne (VD) explique que dans les grands clubs professionnels, les postes de direction sont occupés par des personnes proches des milieux islamistes. Ils n’acceptent ainsi dans leurs équipes aucun joueur non musulman.
Une société imprégnée de discrimination
«Cet exemple montre à quel point la société égyptienne est imprégnée de discrimination à l’égard des minorités religieuses», note Portes ouvertes. Il est très difficile pour les chrétiens d’accéder à des postes à responsabilités, en particulier dans l’armée ou la police. L’arrivée au pouvoir en 2014 du président Abdel Fattah Al Sissi a marqué un tournant positif dans le discours officiel sur les chrétiens, relève Portes ouvertes Suisse. Le gouvernement Al Sissi a notamment légalisé 783 églises depuis 2017. Mais outre ces succès, la discrimination antichrétienne n’a pas diminué dans la vie quotidienne. L’ONG souligne aussi que le nombre d’attaques visant les chrétiens s’est maintenu à un niveau dramatiquement élevé.
En 2018, l’Egypte est passée de la 17ème à la 16ème position dans l’Index mondial de persécution de Portes ouvertes. Ce qui signifie que la situation des chrétiens s’y est péjorée. (cath.ch/po/rz)