Les coptes d'Egypte réclament toujours la fin des discriminations qui les frappent
En Egypte, les coptes forment entre 10 et 15% de la population, soit la plus nombreuse communauté chrétienne du Proche et du Moyen-Orient. Malgré le renversement par l’armée en août 2013 du régime islamiste du président Mohammed Morsi, les chrétiens se plaignent de subir encore et toujours des discriminations.
Les chrétiens égyptiens, qui subissaient de fortes pressions de la part des pro-Morsi, ont dans leur grande majorité salué l’arrivée au pouvoir du président Abdel-Fattah Al Sisi. L’actuel chef de l’Etat est certes désireux de se présenter comme un défenseur des chrétiens, mais il ne met pas une pression suffisante pour abolir les discriminations sociales qui pèsent lourdement sur les chrétiens coptes, peut-on entendre dans les milieux chrétiens d’Egypte. Les coptes n’ont toujours pas accès à divers postes et positions de responsabilité, par exemple dans la police, l’armée ou la justice.
Des signes positifs
Le président Al Sisi, en début d’année, a fait la promesse au patriarche Tawadros II, chef de l’Eglise copte orthodoxe, de construire, sous la responsabilité du Département d’ingénierie des forces armées, «l’église copte la plus grande d’Egypte». Elle devrait être inaugurée d’ici 2018 dans la nouvelle capitale qui commence à s’ériger ex nihilo aux marges de la métropole du Caire. Elle sera érigée dans une zone de plus de 16’000 m2, tout comme sera construite «la plus grande mosquée du pays» dans la ville nouvelle prévue pour au moins cinq millions d’habitants.
De plus, «Dar al Ifta al Misryah», la «Maison de la Fatwa», organisme présidé par le grand mufti d’Egypte et chargé de diffuser des lignes directrices concernant l’application des préceptes coraniques, a émis un décret confirmant qu’il est absolument légitime de permettre aux chrétiens de construire des églises au sein d’une nation islamique dans le respect dû aux lois de l’Etat.
Reconstruire toutes les églises détruites par les islamistes pro-Morsi
Les fonds pour la construction de ces deux grands édifices religieux commencent déjà à affluer. Le président Al Sisi a mis lui-même la main à la poche pour un montant de 100’000 livres égyptiennes, équivalant à environ 5’200 euros. Des hommes d’affaires égyptiens de toutes les confessions y vont de leurs dons. Ils veulent montrer ainsi leur soutien à la politique du président et apparaître ainsi devant ses yeux comme des «patriotes».
Le chef de l’Etat a également pris l’engagement de faire reconstruire toutes les églises endommagées ou détruites au cours de l’été 2013, lors des émeutes suite à la déposition du président islamiste Mohammed Morsi.
Relancer le Chemin de la Sainte Famille
D’autre part, rapporte l’agence d’information vaticane Fides, un Comité pour la relance du Chemin de la Sainte Famille a été constitué auprès du Ministère égyptien du Tourisme, sous la présidence de Hisham el Demeiri, ancien chef de l’Autorité égyptienne pour la promotion du Tourisme. Cet organisme a suivi la récente restauration dans le quartier copte du Caire de la crypte de l’église des saints Serge et Bacchus (grotte d’Abu Serga) remontant au V° siècle. Elle a été construite, selon la tradition locale, sur le lieu où la Sainte Famille se reposa avant d’entamer son voyage de retour en Palestine.
Le Chemin de la Sainte Famille à travers l’Egypte – un projet qui remonte à deux décennies déjà et qui n’a pas bougé jusqu’ici malgré les promesses faites par les hommes politiques depuis des années – pourrait être relancé. Il s’agit d’un itinéraire de pèlerinage touchant les lieux qui, selon la tradition locale des origines, ont été parcourus par la Sainte Famille au cours de son exil en Egypte.
Un projet qui pourrait amener un millions de touristes supplémentaires
Selon les opérateurs touristiques égyptiens, le Ministère du Tourisme est l’organisme public qui devrait se charger du projet en intégrant les infrastructures et en favorisant la construction de routes et d’hôtels pour unir en un itinéraire global l’ensemble des lieux du passage de la Sainte Famille.
Les partisans de ce projet estiment que la valorisation touristique du Chemin de la Sainte Famille pourrait faire augmenter le nombre annuel des touristes en Egypte d’au moins un million, au travers de pèlerinages, surtout concentrés durant la période de Noël. (cath.ch/fides/asian/be)