L'Afrique souffre particulièrement du changement climatique | © International Federation of Red Cross and Red Crescent/Flickr/ CC-BY-NC-ND 2.0
Suisse

COP29 à Bakou: amère déception d’Alliance Sud 

Pour la coalition suisse des œuvres d’entraide Alliance Sud, la conférence sur les changements climatiques (COP29) qui s’est achevée le 23 novembre 2024, à Bakou, est une amère déception.

«La COP29 est un échec pour la transition énergétique», estime David Knecht, spécialiste des questions climatiques auprès d’Action de Carême et observateur sur place. «La communauté internationale n’a pas réussi à faire avancer la sortie des énergies fossiles décidée l’an dernier. Les nouveaux objectifs climatiques nationaux de tous les pays doivent dès à présent indiquer clairement comment réussir ce désengagement. J’attends de la Suisse qu’elle joue un rôle majeur à cet égard.»

Or l’attitude restrictive des pays industrialisés en matière de financement a particulièrement ébranlé les pays les plus pauvres et les petits États insulaires, dont l’existence est déjà menacée par la crise climatique, déplore Alliance Sud. Les pays riches dont la Suisse perdent ainsi encore plus d’influence et de crédibilité dans le Sud global.

Le rôle de la Suisse

«Le Conseil fédéral doit montrer de manière crédible comment la Suisse peut accroître le financement climatique à long terme, relève Delia Berner, experte en politique climatique internationale chez Alliance Sud. De nouvelles sources de financement selon le principe du pollueur-payeur sont nécessaires pour que notre pays puisse apporter sa contribution équitable à la lutte et à la gestion de la crise climatique dans le Sud global. Pour cela, les adaptations législatives nécessaires doivent être rapidement élaborées.

Pour Bettina Dürr, experte climatique auprès d’Action de Carême et observatrice sur place, dans de nombreux pays en développement, les communautés touchées par le changement climatique sont tributaires d’un soutien financier. «Les gens affectés ne sont pas à l’origine de la crise climatique et n’ont pas les moyens d’en assumer eux-mêmes les coûts. C’est pourquoi le soutien à l’adaptation aux changements climatiques doit prendre la forme de contributions à fonds perdu.»

«L’adaptation doit être un engagement social et solidaire, financé par des fonds publics», insiste Christina Aebischer, experte chez Helvetas et observatrice sur place. (cath.ch/com/mp)

L'Afrique souffre particulièrement du changement climatique | © International Federation of Red Cross and Red Crescent/Flickr/ CC-BY-NC-ND 2.0
24 novembre 2024 | 10:41
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 1  min.
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