COP26: «Cela ne peut pas continuer!»
«Cela ne peut pas continuer!», lance le pape François dans un message lu par le cardinal Pietro Parolin aux dirigeants du monde rassemblés à Glasgow pour la Conférence des Nations unies sur le climat (COP26), le 2 novembre 2021. Le pontife appelle à des prises de décisions fortes et urgentes, estimant qu’«il n’y a pas d’alternative» que la solidarité et la collégialité.
Des extraits de son message ont été lus aux participants par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, à la tête de la délégation du Saint-Siège dans la ville écossaise. Le ‘numéro 2’ du Vatican est intervenu sur à la tribune après une kyrielle de Premiers ministres, dont ceux de Croatie, du Koweit, d’Albanie, du Mozambique, de Malte, du Rwanda et du Cap-Vert.
«J’avais espéré être avec vous en personne, mais ce n’était pas possible», écrit le pape, dont la venue avait été explicitement envisagée. Évoquant les «décisions importantes» à prendre, il exhorte à démontrer qu’il existe «une volonté politique réelle de consacrer davantage de ressources humaines, financières et technologiques» à la lutte contre le changement climatique.
«À vous de prendre les décisions qui s’imposent»
«Nous sommes encore loin d’atteindre les objectifs fixés», déplore le pape François, avant d’avertir: «Cela ne peut pas continuer!» Il n’y a «pas d’alternative et pas de temps à perdre», insiste-t-il, car «trop de nos frères et sœurs souffrent de cette crise climatique».
«C’est à vous de prendre les décisions qui s’imposent», interpelle le pontife dont le texte est scandé d’appels à l’honnêteté, à la responsabilité, à des actions «collégiales, solidaires et prévoyantes», mais aussi au courage, et à l’espoir. «L’humanité possède les moyens de réaliser ce changement», affirme-t-il.
Le chef de l’Église catholique estime que les blessures infligées à l’humanité par la pandémie de Covid-19 et par le phénomène du changement climatique sont «comparables à celles résultant d’un conflit mondial».
La responsabilité des pays puissants
Le pape François s’adresse en particulier aux pays qui disposent de plus de moyens et doivent donc «jouer un rôle de premier plan» dans cette lutte, notamment dans la baisse des émissions de carbone. Soulignant leur «dette écologique» envers les pays moins développés, souvent lieux de pillage, il demande l’annulation de la dette extérieure de ces derniers.
L’auteur de Laudato si’ exprime l’engagement du Saint-Siège dans une stratégie «zéro émission» d’ici 2050 ainsi que dans «l’éducation à l’écologie intégrale», qui vise «l’alliance entre les êtres humains et l’environnement naturel».
Les jeunes, conclut le pontife, «n’hériteront que de la planète que nous choisissons de leur laisser, en fonction des choix concrets que nous faisons aujourd’hui. Le moment est venu de prendre des décisions qui peuvent leur donner des raisons d’espérer et de faire confiance à l’avenir».
Dans ce message, le pape fait mention de l’appel signé par une trentaine de représentants religieux et une dizaine de scientifiques au Vatican le 4 octobre dernier. Une déclaration dans laquelle chrétiens, juifs, musulmans ou encore hindouistes appelaient notamment à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré.
À Glasgow, le cardinal Parolin est accompagné d’une délégation de six personnes, d’après la liste officielle publiée par l’ONU. Il s’agit de Mgr Claudio Gugerotti, nonce en Grande-Bretagne, Paolo Conversi, professeur à l’Université pontificale grégorienne, Joshtrom Kureethadam, coordinateur du département «Écologie et Création» au sein du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, Neil Thorns, président de la Coalition pour le Climat, le Père Gerard Maguiness, responsable du Bureau pour l’écologie de la Conférence épiscopale d’Écosse, et le Père Joshua Hilton, prêtre du diocèse de Leeds. (cath.ch/imedia/ak/bh)