Liban: Les évêques maronites appellent les Libanais à ne pas s'ingérer dans le conflit syrien
Contre la participation de Libanais aux combats en Syrie
Beyrouth, 4 juillet 2013 (Apic) Le Conseil des évêques maronites a appelé les Libanais à ne pas s’ingérer dans le conflit syrien. Réunis mercredi 3 juillet 2013 dans la résidence patriarcale de Bkerké, près de Beyrouth, les évêques maronites ont insisté sur le danger que représente la prolifération des armes illégales dans le pays et ont demandé le ramassage des arsenaux illégaux.
«L’aggravation des tensions confessionnelles a favorisé la propagation des armes illégales et la succession des troubles sécuritaires dans plusieurs régions du pays», écrivent les évêques dans un communiqué émis à l’issue de leur réunion tenue à Bkerké sous la présidence du patriarche Béchara Raï.
Les Libanais ont assez souffert des interventions étrangères
Pour le Conseil des évêques maronites, «seules les armes aux mains des forces de sécurité libanaises sont garantes de la paix nationale (…) Les armes illégales engendrent les armes illégales, ce qui risque d’entraîner le pays dans le chaos». Si les prélats se sont prononcés sans ambages contre la participation de Libanais aux combats en Syrie, tant du côté des forces de Bachar el-Assad que des rebelles, ils n’ont pas nommé expressément la formation chiite du Hezbollah, engagée militairement dans les combats. Ils relèvent que «les Libanais qui ont souffert des interventions étrangères dans leurs affaires sont tenus de ne pas violer la souveraineté d’un autre Etat, en l’occurrence la Syrie et d’éviter ainsi à leur propre pays les conséquences de cette intervention».
Dans leur communiqué, les évêques maronites attirent l’attention sur le danger de conflits intercommunautaires au Liban, attisés par les événements en Syrie. «Tout le monde réalise que le Liban traverse une période critique dont l’issue sera incertaine si les Libanais ne consolident pas leur coexistence et leur attachement aux institutions constitutionnelles pour préserver l’entité libanaise et le rôle du pays en tant que facteur de paix et de stabilité dans la région (…) Le peuple libanais est indisposé par la provocation communautaire et sectaire et par les manifestations qui l’accompagnent – d’autant que celles-ci sont étrangères à notre culture et à nos traditions –, ainsi que par la prolifération des armes illégales et par les incidents de sécurité itinérants».
Pour un règlement pacifique de la crise syrienne
Les Libanais redoutent que ces éléments n’ébranlent la coexistence et ne portent un coup à l’Etat et à ses institutions, relèvent-ils. Et d’inviter également la communauté internationale, ainsi que les pays arabes à «privilégier la solution politique» pour ce pays – et par conséquent à ne pas livrer des armes aux belligérants, comme le promeuvent certains pays occidentaux – et les Syriens à s’engager dans des négociations pour parvenir à un règlement pacifique de leur crise. (apic/orj/be)