Le Conseil pontifical de la culture souhaite affirmer la «différence féminine»
Le Conseil pontifical de la culture, présidé par le cardinal Gianfranco Ravasi, souhaite affirmer la «différence féminine». Le président du dicastère a présenté le 7 mars 2017 un nouvel organisme consultatif féminin, présent au sein du Conseil pontifical de la culture. Il a aussi souhaité que le débat sur le gender soit remis sur de bonnes «bases».
Né en 2015, mais rendu public deux ans plus tard, ce conseil féminin est composé de 37 femmes, issues du monde professionnel – économique, politique, diplomatique – et religieux, pas uniquement chrétien.
Une présence loin d’être «cosmétique»
Sa présence au sein du Conseil pontifical de la culture n’est pas «cosmétique», a affirmé le cardinal Ravasi, mais il lui revient de porter un regard féminin sur les travaux du dicastère, et de faire des propositions.
Il se réunit trois fois par an et participe aux activités du dicastère sur des thèmes variés: l’intelligence artificielle, les neurosciences, le sport, l’anthropologie humaine. Pour sa coordinatrice, Consuelo Corradi, également vice-recteur à l’Université libre LUMSA à Rome, ce conseil n’est pas «idéologique», mais fondé sur l’expérience concrète.
Différence féminine
Le conseil a également contribué au numéro spécial de la revue Culture et foi à l’occasion de la Journée internationale des femmes le 8 mars 2017, sur le thème de la différence féminine. S’y trouve notamment un texte en français citant sainte Angèle de Foligno. La mystique italienne (1248-1309) y explique comment les femmes apportent un autre regard, plus complet, sur le thème de la relation «conjugale» entre l’âme et Dieu.
C’est ce qu’a aussi développé, à sa manière, la théologienne iranienne Shahrazad Houshmand, membre musulman de ce conseil féminin, en remarquant que deux femmes sont présentes aux moments-clés de la vie du Christ: la Vierge Marie lors de l’Incarnation, et Marie-Madeleine lors de la Résurrection.
La «théorie du genre» en question
En marge de cette présentation, le cardinal Ravasi s’est exprimé pour I.MEDIA sur la question du gender (genre). Le prélat a ainsi affirmé que pour l’Eglise, les termes du débat ont été «inversés»: il ne s’agit pas de nier la base «culturelle» de la sexualité humaine, mais d’affirmer le primat de sa base «biologique» et naturelle. Le président du Conseil pontifical de la culture réagissait au souhait du cardinal hollandais Willem Jacobus Eijk, archevêque d’Utrecht, d’une encyclique sur le gender.
L’expression «théorie du genre» est utilisée dans le monde francophone par ceux qui contestent le fondement scientifique des études de genre pour finalement critiquer le concept même de genre. Une polémique était née en France après les propos du pape François sur la «théorie du genre», prononcés le 2 octobre 2016 en réponse aux questions des journalistes dans l’avion qui le ramenait à Rome à l’issue de son 16e voyage apostolique en Géorgie et en Azerbaïdjan.
Le Syndicat National des Instituteurs SNUipp-FSU, par la bouche de Francette Popineau, sa porte-parole et co-secrétaire générale, avait réfuté dans les médias, lundi 3 octobre 2016, le fait que l’on enseignerait en France la «théorie du genre», relevant que depuis 1989, c’est une éducation à l’égalité filles-garçons qui a été inscrite dans les programmes, dans le cadre de la lutte contre les stéréotypes et les discriminations. Le pape avait laissé entendre que, dans les livres du collège, on enseignait la «théorie du genre», «un endoctrinement pour changer les mentalités», parlant même de «colonisation idéologique». (cath.ch/imedia/ap/com/be)