Le Conseil des cardinaux vers la conclusion de ses travaux

La 22e session du Conseil des cardinaux (C9) s’est ouverte le 11 décembre 2017 au Vatican pour trois jours, en présence du pape François, a annoncé le Saint-Siège. Le C9 clôt ainsi sa 5e année de fonctionnement, avec la perspective de conclure ses travaux en 2018 par une réforme de la constitution apostolique Pastor Bonus.

Evoqué lors du dernier conclave et initié le 13 avril 2013, soit un mois après l’élection du pape François sur le trône de Pierre, le Conseil des cardinaux a pour objectif de conseiller le pape sur le gouvernement de l’Eglise universelle. Et également de proposer une révision de la constitution apostolique Pastor Bonus (1988), qui régit le fonctionnement de la Curie.

Nouvelle constitution

«Il y aura bien une nouvelle constitution», a confirmé à l’agence I.MEDIA le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay (Inde) et membre du C9. Le secrétaire du Conseil, Mgr Marcello Semeraro, avait affirmé en septembre dernier que le processus de réforme était achevé aux «trois quarts».

La date de juin 2018 a ainsi été évoquée pour la conclusion des travaux, ce qui signifie encore deux ou trois réunions du C9. Il reviendra ensuite au pape de prendre les décisions concernant les changements dans l’organisation des différents dicastères de la Curie.

Il ne faut cependant pas s’attendre à des «changements majeurs», avait prévenu le cardinal Gracias dans un autre entretien à l’agence d’information catholique américaine Crux. Plutôt «un changement graduel, de mentalité, et d’approche» dans la Curie. Une des idées maîtresses de cette réforme, avait souligné Greg Burke en juin 2017, est de faire de la Curie un instrument d’évangélisation au service du pape et des Eglises locales.

Vastes chantiers engagés

Décentralisation, finances, ›ministère de la justice’ du Vatican, meilleure formation et gestion du personnel du Saint-Siège, processus de nomination des évêques: les chantiers sont vastes.

Fin 2016, lors de ses vœux à la Curie, le pape avait fait un premier bilan des réformes engagées. En 2014, création d’un Secrétariat pour l’économie, dont la direction avait été confiée au cardinal George Pell, aujourd’hui en suspens. La même année, était mise en place la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Puis en 2015, le Secrétariat pour la communication, jugé «central» par le secrétaire du C9, Mgr Semeraro. Il devrait aboutir très prochainement à la constitution d’un portail numérique unique pour les médias du Vatican – Osservatore Romano, Radio Vatican, CTV, News.va.

Parmi les nouveautés également, l’institution en 2016 du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, fusion du Conseil pontifical pour les laïcs et de celui pour la famille. En 2016 également, le Dicastère pour le service du développement humain intégral est créé. Il regroupe les compétences de quatre Conseils pontificaux: Santé, Migrants, Cor unum, Justice et paix.

Réforme de la Secrétairerie d’Etat

Enfin, une réforme de la Secrétairerie d’Etat a été amorcée avec la création en novembre dernier d’une troisième section au sein de cet organe central de la Curie. Elle concerne le personnel diplomatique du Saint-Siège, les nonces en particulier, sur lesquels l’actuel pontife s’appuie beaucoup pour son gouvernement.

Reste à voir quel tour prendra la réforme de deux autres puissantes Congrégations: celle pour l’évangélisation des peuples, actuellement dirigée par le cardinal Fernando Filoni, ainsi que celle pour les Eglises orientales, conduite par le cardinal Leonardo Sandri.

Concrètement, avait confié le cardinal Gracias, les journées de travail du C9 commencent par la messe à Sainte-Marthe. Les sessions de travail se tiennent ensuite de 9h à 12h30 le matin, puis de 16h30 à 19h. Les échanges y sont très libres, précisait encore le haut prélat, le pape acceptant les critiques. (cath.ch/imedia/ap/rz)

11 décembre 2017 | 13:55
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
C9 (50), Curie (28)
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