Congo RDC: Le pape travaille «discrètement» sur le drame du Kasaï

«Le Saint-Père travaille discrètement, avec les moyens de la diplomatie» sur la situation au Kasaï, pour rappeler la communauté internationale à son devoir de défendre les victimes de la violence, a déclaré le nonce apostolique en République démocratique du Congo (RDC), Mgr Luis Mariano Montemayor, le 8 septembre 2017.

Les Nations Unies ont dénoncé le même jour les destructions massives et les «souffrances humaines à très grande échelle» dans cette région du centre de la RDC, en proie à des troubles depuis plus d’un an, du fait d’une rébellion contre le pouvoir de Kinshasa. L’Eglise annonce le chiffre de plus de 3’000 morts. L’UNICEF, fin juillet, parlait de 1,4 million de personnes déplacées par les troubles, dont 850’000 enfants.

Le Grand Kasaï s’est enflammé

En l’espace d’une année, le Grand Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo (RDC), qui connaissait la paix depuis des décennies, s’est transformé en une zone d’affrontements sanglants. Depuis l’été 2016, après la mort du chef coutumier Kamuina Nsapu, tué par les forces gouvernementales, la situation est très tendue dans les provinces du Kasaï, une région grande comme la Pologne.

Recrutés par des adultes, des enfants et des adolescents, initiés autour d’un feu sacré, le tshiota, ayant reçu une potion d’invulnérabilité, les rebelles Kamuina Nsapu se sont attaqués aux symboles de l’Etat, considéré comme répressif et usurpateur. Mais les jeunes miliciens s’en sont pris aussi à l’Eglise catholique et aux écoles, car ce sont des enfants qui souvent n’ont pas eu accès à l’éducation.

Face aux rebelles des Kamuina Nsapu

«La guerre larvée au Kasaï s’est transformée en conflit ouvert, dans un pays qui va à la dérive, en complète décomposition, où les autorités sont toujours au pouvoir, alors que leur mandat est échu depuis le 19 décembre dernier», confiait en juillet dernier à cath.ch le chanoine Guy Luisier, de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, qui accompagne depuis cinq ans la formation de jeunes confrères congolais installés sur la colline de Malandji, dans le Kasaï central.

Lui-même avait été enlevé le samedi 11 mars dernier, quand une trentaine de miliciens portant sur le front leur bandeau rouge, signe d’appartenance aux Kamuina Nsapu, avaient attaqué sa communauté. (cath.ch/imedia/ap/be)

 

Le chef Kamuina Nsapu devant le tshiota, le feu sacré dans le village de Kamuina Nsapu
8 septembre 2017 | 18:36
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 1  min.
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