Congo RDC: Les évêques belges soutiennent leurs confrères congolais

Face à la situation politique extrêmement tendue depuis plusieurs semaines en République Démocratique du Congo, les évêques belges se solidarisent avec leurs confrères congolais. Ils leur apportent leur soutien à la veille d’une célébration à la mémoire des victimes des troubles récents, qui se  tiendra le 12 janvier 2018 en la cathédrale de Kinshasa.

L’Eglise catholique de la RDC est de plus en plus la cible du pouvoir en place à Kinshasa. Les évêques belges demandent avec insistance, dans un communiqué publié le 11 janvier, que «le respect des droits et libertés fondamentales de chaque être humain puisse enfin aussi triompher au Congo». Ils appellent la Belgique, l’Union Européenne et toute la communauté internationale «à s’y engager sans tarder avec tous les moyens qui sont en leur possession».

Des dizaines de paroisses attaquées et pillées

Des célébrations eucharistiques ont été perturbées par des jets de gaz lacrymogène, des dizaines de paroisses ont été attaquées et pillées, de nombreux fidèles ont été spoliés et intimidés. Selon les Nations Unies, le 31 décembre, cinq participants à une manifestation en faveur de la démocratie ont été tués par balles. «Les évêques congolais ont à plusieurs reprises appelé au respect des accords de la Saint-Sylvestre ces derniers mois, accords obtenus grâce à leur médiation, prévoyant des élections présidentielles en fin d’année 2017. Hélas, en vain», déplore la Conférence épiscopale de Belgique.

Le président Kabila, en place depuis 2001 et dont le deuxième et dernier mandat (selon la Constitution) est échu depuis décembre 2016, s’accroche au pouvoir, au grand dam de la population.

Chrétiens poursuivis

Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa, parle dans un communiqué de situations barbares et condamne sévèrement ces événements. Il a déploré que ces victimes aient été tuées «lors de la marche pacifique et non violente organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC), dans le but de réclamer l’application réelle de l’Accord politique global et inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa (Accord de la Saint-Sylvestre), accord violé volontairement».

L’archevêque de Kinshasa a déclaré dans un communiqué du début janvier que «nous ne pouvons que dénoncer, condamner et stigmatiser les agissements de nos prétendus vaillants hommes en uniforme qui traduisent malheureusement, et ni plus ni moins, la barbarie».

Il en veut pour preuves «le fait d’empêcher les fidèles chrétiens d’entrer dans les églises pour participer à la messe suivant l’ordre reçu d’une certaine hiérarchie militaire, le jet de gaz lacrymogène pendant la célébration eucharistique dans les différentes paroisses de Kinshasa, le vol d’argent, d’appareils téléphoniques, la poursuite, la fouille systématique des personnes et de leurs biens dans l’église et dans les rues, l’entrée des militaires dans les cures de quelques paroisses sous prétexte de rechercher les semeurs des troubles, les tueries, les tirs à balles réelles et à bout portant sur des chrétiens tenant en mains bibles, chapelets et crucifix, les arrestations des prêtres et fidèles…» (cath.ch/cenco/cathobel/be)

 

 

Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa | © Cenco
11 janvier 2018 | 17:18
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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